"C'est grâce à son ombre qu'il découvrit la montagne volante.
Un brouillard tourbillonant de poussière voilait le soleil sur l'avant et Nigel aperçut Icare pour la première fois sous la forme de la pointe effilée d'un doigt d'ombre noyé dans le nuage..."
L'histoire :
1999, la Terre. Nigel Walmsey est un jeune astronaute plein d'avenir et de talent. Pas le plus expérimenté mais avec une bonne intuition. C'est pourquoi lorsque l'on découvrit qu'un astéroïde fonçait tout droit vers la Terre, on lui avait confié la mission de placer une charge nucléaire explosive pour la fragmenter, ou du moins la dévier de sa trajectoire meutrière, menaçant une quasi-extermination de la population de l'Inde et peut-être de la planète.
En posant le pied sur l'astéroïde, il découvre que l'astéroîde est creux et contient des artéfacts d'origine extra-terrestre...
Dans l'océan de la nuit démarre avec humanité le cycle du Centre Galactique, composé de ce présent roman, A travers la mer des soleils, La grande rivière du ciel, Marées de lumière et Les profondeurs furieuses.
Benford
écrit bien, écrit juste. Cette histoire de contact entre les hommes et une entité intelligente est unique dans le sens où le personnage principal est le parfait anti-héro : il est profondément humain. Nigel refléchit avec sa tête mais agit avec son coeur. Pas d'action héroïque, au même titre que Bruce Willis dans Armaggedon ou pour le héro de rencontre du troisième type.Non, non,
Benford
préfère s'interroger sur la signification d'un contact homme-E.T.Est ce que l'homme est prêt à entendre un message de l'outre-espace ? Malgré ses tentatives à vouloir capter des signaux de l'espace, est il prêt à concevoir qu'il existe vraiment quelque chose là-bas, dans l'univers ? Ou n'est ce qu'un espoir feint ? Que fera t-il s'il entre en contact ? L'accueillir à bras ouverts, l'exterminer, le dissequer ? Comment l'interpretera t-il ? Comme un message de Dieu ?
Ce roman est l'un des plus humain que j'ai lus, et
Benford
frôle la poésie dans ses dernières pages. Il nous met en garde contre les dangers de l'intégrisme au pouvoir. Il nous envoie voyager dans l'espace, sur la Lune et enfin au fin fond de la Forêt, qui nous dévoilera le plus plus vieux secret de tous les temps.Chapeau bas, Monsieur
Benford
.Extraits :
"Au-dessus s'étend la Galaxie, essaim d'abeilles blanches, chacune elle-même une structure infinie, disque tournoyant s'enfonçant dans l'espace selon sa propre définition, Nigel incapable de voir qui a lancé le disque et s'en moquant, car il ne manque rien ici, sur l'axe fragile du monde, chaque nouvelle vérité fusionnant avec les anciennes, comme les fractions du monde qu'elles représentent s'écoulent à travers lui, filons d'ici tous les trois, l'une de ces nuits prochaines tandis que les continents se heurtent les uns aux autres, et trouvons nous des affaires et en avant pour des aventures à tout casser chez les Injuns, fendant du bois, divisant Andromède en trois sur leur territoire de l'Orregon, à Aquila pendant quelques semaines, chaque instant s'évanouissant comme il le touche, écrasement et éparpillement et moi j'ai dit d'accord, ça me convient...
Et ça fond.
"Nigel! fit la voix de Nikka. Vient donc prendre un autre café."
La cabane fumant fondant renouvelée.
Eternellement ça fond oui il se tourne et oui ça fond et il tombe dans cette effusion et tournoie oui et oui éternellement, ça fond."