Son air découragé s’accordait bien avec ses yeux enfoncés dans leurs orbites et son long menton légèrement de travers. Même au meilleur de sa forme, il avait un air découragé. Et il n’était pas au meilleur de sa forme. Son second fiasco plus complet encore que le premier… "
L’histoire :
Sur Terre dans les années 2070, un scientifique, Hallam, découvre " par hasard " le principe de la pompe à électrons, ce qui par son application à l’abondance de l’énergie sur toute la planète et le monde entier vit dans un bonheur relatif. Relatif car la façon d’avoir trouvé ce principe est contesté par Lamont et Denison, car il semblerait que ce principe, dont la source serait un univers parallèle, aurait à long terme, des effets catastrophiques sur notre Univers…
Trois temps trois mouvements.
Ce roman est découpé en trois parties avec des rythmes et des histoires bien différentes : sur Terre, sur …une autre planète et de nouveau sur Terre. Et chacune de ces histoires, quand bien même elles sont liées, apporte à l’histoire globale son explication au tout.
D’une manière générale, le sujet est maîtrisé, la narration moins froide que pour les recueils se rapportant aux robots ou de Trantor, par exemple.
Asimov
a fait un effort particulier pour humaniser ses personnages.Et j’ai vraiment dévoré la partie sur les intrigues et les manipulations qui ont lieu dans les couloirs des laboratoires scientifiques, les luttes d’influence allant jusqu’aux politiques, et je me suis demandé si
Asimov
s’appuyait en quelque sorte sur du vécu, puisqu’il a trempé dans ce genre de milieu.La deuxième partie a voulu être pleine de poésie et de détresse, mais personnellement, pour moi, la sauce n’a pas pris et je me suis assez ennuyé. Sans en dévoiler trop, je diaris que les entités décrites sont assez originales.
Enfin, la dernière partie manquait de rythme et j’ai retrouvé les défauts de certains romans d’
Asimov
, à savoir : la lenteur de l’intrigue.Scientifique…mais pas trop.
Malgré ces légers défauts,
Asimov
nous explique certains principes physiques et énergétiques somme toute savoureux, et comme beaucoup de romans hard-science, celui ci ne déroge pas à la règle qu’il faut avoir quelques notions de physique élémentaires pour accrocher à ce roman.Pour résumer, un bon roman d’
Asimov
, qui ne méritait peut-être pas les prix Locus et Hugo, pour les inconditionnels de cet auteur et de hard-science.Extraits :
" Quoi qu’il en soit, voici la version officielle, ce que déclara Hallam :" Messieurs, je m’aperçois que nous n’arrivons à rien. Je vais donc vous faire une suggestion qui est peut-être absurde, mais certainement moins que tout ce que j’ai entendu jusqu’ici. Nous nous trouvons en face d’un corps, le plutonium 186, qui ne peut pas exister, et encore moins à l’état d’élément momentanément stable, selon les lois naturelles qui régissent l’Univers. Il s’ensuit donc que, puisqu’il existe indubitablement, qu’il a existé au début en tant qu’élément stable, il a donc dû exister, au moins initialement, dans un lieu, à une époque ou dans des circonstances où les lois naturelles de l’Univers étaient différentes de ce qu’elles sont ici. En un mot comme en cent, le corps que nous étudions n’a pas pris naissance dans notre Univers, mais dans un autre – un Univers alternatif, un Univers parallèle – appelez le comme vous voudrez. "
" La force nucléaire forte explique de manière si évidente les différences entre notre Univers et le para-Univers que nous n’avons pas étudié jusqu’ici. Mais il n’y a pas qu’une force, il y en a quatre ; la force forte, la force faible, la force électromagnétique, et la gravitation, dont les taux d’intensité sont les suivants : 130 ; 1 ; 1010 ; 1042. "