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02/09/2004
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Première parution : 2006
Pour la présente édition :
Editeur : Seuil
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La critique du livre
Lire l'avis des internautes (2 réponses)
Révélé par la mythique collection Présence du futur, membre du groupe LIMITE, Antoine VOLODINE a depuis longtemps pris ses distances avec la sf, si l'on en juge par ses publications depuis une bonne quinzaine d'années. En fait, il ne fut même jamais un auteur de sf un tant soit peu classique. Il se situe d'emblée dans cette zone trouble que Francis BERTHELOT appelle les transfictions. Vu sous cet angle, son oeuvre est donc remarquablement cohérente, ainsi que le souligne BERTHELOT. Dernier né de cette étrange oeuvre, Nos animaux préférés, qui rappelle par certains cotés La ferme des animaux de George ORWELL.
Constitué de textes que l'on pourrait apparenter faute de mieux à des fables, elles sont emboîtées les unes dans les autres par leurs allusions réciproques. Ni roman ni nouvelles, il s'agit vraiment d'un livre inclassable. Ces étranges textes se passent dans un univers aquatique, mêlant animaux imaginaires et réels, où VOLODINE, tel ORWELL, se sert des animaux pour mieux nous parler de la condition humaine. Marquée par le totalitarisme, où les révolutions ne servent finalement qu'à remplacer les tyrans, ces étranges et cruelles fables sont parfaitement voldoniennes par la conception tragique de la vie humaine, exprimée et mise en scène avec un esprit de dérision particulièrement réjouissant. D'une écriture remarquable (on y voit quelques expérimentations dignes de l'oulipo), ces textes admirablement ciselés ne sont pas ce que VOLODINE a écrit de mieux. En effet, si la forme et les expérimentations qu'elle induit sont réjouissantes, elle masque mal finalement la vacuité d'une histoire réduite au strict minimum. Hélas donc, la forme prend bien trop le pas sur le fond, et c'est bien là tout le problème de ce livre, finalement assez onéreux. On ne saurait donc que trop réorienter le lecteur vers le volume publié chez Denoël reprenant les 4 romans publiés sous l'estampille SF, qui permettent de découvrir tout le talent de VOLODINE, où l'intelligence de la forme est aussi celle du fond, où le style sert à raconter une histoire et non à meubler un quasi-vide, comme c'est malheureusement le cas ici.
VOLODINE est un écrivain majeur de l'époque, pour peu que l'on se penche sur d'autres livres que celui-ci, on en est rapidement convaincu. Mauvaise passe d'un bon écrivain, cette chronique est surtout l'occasion de parler de lui, et de rappeler que s'il a écrit cet ouvrage mineur, il en a écrit bien d'autres qui eux, valent vraiment le détour.
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L'éléphant s'appelle Wong, il parcourt la terre dépeuplée, et les femmes qu'il rencontre - les dernières représentantes de l'espèce humaine - le désirent... Le roi s'appelle Balbutiar, il est paralysé et seul sur une plage déserte, il ressemble à un crabe énorme, et ses sujets le laissent aux prises avec les maléfices ; il ne doit son salut qu'à ses rêves... Les sirènes s'appellent Cabillebaude II ou Sole-Sole III, Aiglefine VI ou Diodonne V, des anarchistes tentent vainement de mettre fin à leurs règnes sanglants, à leurs dynasties improbables... Sur le rivage, face aux boues, les mouettes ont perdu la mémoire ; elles parlent par énigmes, elles ne sont plus que fantômes anonymes... Imaginés par des détenus oubliés de tous, par des révolutionnaires non repentis, ces contes brefs, ces histoires souvent cruelles, se répondent et se combinent pour former des entrevoûtes : un genre qui appartient à une littérature de l'ailleurs, profondément marquée, comme ses auteurs, par l'onirisme, la violence politique et l'humour du désastre. |
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