Asimov

Je laisse la parole à Blade runner...
;-)

pour :
- influence générale sur la SF (empires galactiques, pensée politique, impacts sociaux)
- defrankensteinisation (sic) du robot
- Fondation
- initiation des plus jeunes (Lucky Starr)
- grand vulgarisateur
- petits bijoux en format court

contre :
- style limité
- personnage excessivement imbu de lui-même
- romans alimentaires sur la fin
- productivité contrariant parfois l'efficacité
- incapacité à évoluer avec le genre



(Ace Double D-84, 1954, version abrégée de Tyrann)

Que dire de plus ? Sandrine a, je crois, bien résumé le personnage et son oeuvre.

Pour ma part c'est le premier écrivain de Science Fiction que j'ai lu. J'avais 15-16 ans. Avant je lisais épisodiquement de la SFmais je ne savais pas que c'en était.
Je me rappèle ce qui m'avait retenu sur Asimov, et m'avais donné l'envie de lire d'autres livres du bon docteur après le premier : c'était sa simplicité. Maintenant en le relisant je me rends bien compte que son style est "limité" mais il est toujours facile à lire. Et quand vous y connaissez rien dans un truc littéraire c'est quand même important.
Alors un peu plus de 20ans après, pour en revenir à un autre post, je considère toujours Asimov comme un bon début à conseiller à un néophyte en SF, surtout ses recueils de nouvelles ( hors la saga des robots un peu daté, mais c'est normal vu qu'on y parle beaucoup de technologie ). Maintenant évidemment il ne faut pas y stationner trop longtemps car sa simplicité devient rapidement soporifique ...

On boucle le thread ?


Pardon...

		Citation : je considère toujours Asimov comme un bon début à conseiller à un néophyte en SF

Au risque de me répéter, je considère toujours Asimov comme un très mauvais conseil de lecture pour un néophyte.

Pour l'avoir lu il y a environ 2 ans, je considère Asimov comme une relique historique. Digne de respect, c'est indéniable, mais pas une bonne introduction à la SF. Ses thèmes ont été maintes fois rebattus depuis.
"Mais il fut le premier !", me dit-on. "Certes, réponds-je, et alors ?" Celà rend-il ses oeuvres meilleures ? Non.

Celà me rappelle une anecdote qu'un prof d'histoire de l'art nous raconta, du temps où j'étais à la fac. Le prof était également critique d'art. Un jour, il se rend à une exposition, et y trouve trois artistes dont les oeuvres se ressemblent grandement. Il est présenté au premier peintre, et celui-ci lui dit : "J'espère que vous savez que j'ai été le premier à utiliser la couleur blanche pure". Deuxième peintre : "J'ai vu que vous regardiez les tableaux de X (premier peintre). Mais vous devez savoir que c'est moi qui ai le premier utilisé la couleur blanche pure." On s'en doute, le troisième larron jura sur la tête de sa mère avoir eu cette brillante idée le premier.
Et le prof de conclure son anecdote : "Ils étaient tous les trois très mauvais."

On a depuis fait bien plus intéressant et bien mieux écrit qu'Asimov. Et il n'est plus aujourd'hui représentatif de la SF contemporaine.
Sa place est dans les "classiques", à réserver aux amateurs curieux et éclairés, et en aucun cas aux néophytes qui voudraient découvrir la SF.

Désolé pour la longue anecdote, mais je crois qu'elle exprime fort bien le fond de ma pensée.

Marrant ça, je pense l'inverse de toi Galvin.
Ce bon vieux Asimov est un de mes premiers auteurs de s-f et j'ai enfilé son cycle Fondation (les 3 preums) d'une traite. C'était l'idéal pour moi. Après que la prose soit bonne ou non, allez dire ça à propos de"neuromancien" et "le festin nu" uhuh. C'est d'autant plus bénéfique si le style y est, certes.

Bon maintenant peut-être que si je le relis, je m'ennuierais ferme...

		Arès : "neuromancien"

Un autre classique que je déconseille fortement. Je me suis rarement autant barbé qu'à la lecture de Neuromancien. Parallèle intéressant car Neuromancien est aussi une oeuvre fondatrice (du cyberpunk en l'occurence). Comme pour Asimov : il faut le lire d'un point de vue "histoire de la SF".

Arès, si ce n'est pas indiscret, à quelle époque as-tu lu les oeuvres d'Asimov ?
Ce serait peut-être intéressant de croiser les dates de lectures et les opinions (y compris pour me contredire).

		Citation : Sa place est dans les "classiques", à réserver aux amateurs curieux et éclairés, et en aucun cas aux néophytes qui voudraient découvrir la SF.

j'aurais tendance à partager ton avis sur le fait que donner Asimov (ou Clarke, ou AEVV) comme premiers textes de découverte n'est pas une idée excellente, globalement parce qu'ils sont les produits d'une époque révolue et sont plutôt datés à divers points de vue (stylistique, thématique, politique,sociétaux, technologique, scientifique...) mais se pose alors le problème des textes d'entrée dans la SF.

La sophistication actuelle du genre fait que son accès est plutôt difficile. Les pré-requis (le langage et les concepts) pour apprécier une oeuvre récente, fruit de presque un siècle d'évolution du genre, risquent de devenir des freins à la lecture ou de degouter complètement un lecteur potentiel. Qui n'a jamais entendu cette phrase "C'est trop compliqué, je n'y comprends rien !".

Attaquer la SF par Banks ou Asher est peut-être plus dommageable pour le genre que de commencer par des oeuvres certes datées mais dont la perception est plus aisée.

L'essor de la fantasy est aussi peut-être lié à ce que ce genre offfre de nombreux textes d'un niveau simple, chose que la SF ne fait plus (à plus forte raison après la disparitiopn du FNA) ou fait au travers de novellizations de séries TV ou cinéma, avec le risque de perdre des lecteurs au profit du medium initial dans lequel ont été developpés ces séries.

Je suis novice, si l'on peut dire ainsi, en matière de s-f. J'en ai lu environ 60.
Et Asimov doit remonter à 2 ans maintenant, ce qui est très peu dans une carrière de lecteur :))

Je n'ai pas de ligne de conduite, je choisis en fonction de l'humeur du moment pour le genre (cyberpunk, space op, humour...) et qu'il soit daté ou non m'indiffère si au final j'y trouve mon compte.

Hmmm...

Autant je plussoie sur Neuromancer qui est à mon avis une cosmical daube, autant je crois que Asimov (dont je ne suis pas fan du tout) DOIT être lu (au moins les 3 premiers fondations, les Robots et les 2 premiers Elijah Bailey) par le débutant en SF car cela donne des bases.
Eviter Asimov (comme d'autre grands anciens de l'age d'or comme Heinlein, Van Vogt, Simak ou Sturgeon) en commençant la SF, ce serait comme essayer de passer son permis sur Ferrari sans avoir conduit de 205 auparavant.
Et puis Asimov, ce n'est quand même pas Guieu ou Ebly, c'est facilement accessible au non initié SF mais ce n'est pas cucul la praline.

Et puis tout est bon pour éviter que le pékin moyen n'assimile la SF à Werber ou Levy, arf!

Concernant le style d'Asimov, c'est un reproche qui revient assez souvent. Je n'irai pas jusqu'à dire qu'il est totalement infondé, ceci dit, je crois que c'est un peu céder à la facilité que d'évacuer aussi rapidement la question. Certes, le style d'Asimov est assez simple et épuré au maximum, certains diraient passe-partout ou quelconque, pourtant je ne le considère pas simpliste et je pense qu'il est plus difficile qu'il n'y parait d'obtenir un style aussi clair, limpide, précis et simple d'accès pour le lecteur. Alors oui, il n'y a pas de recherche stylistique chez Asimov, mais franchement, les auteurs de son époque ne sont guère mieux lotis et écrivent bien souvent beaucoup plus mal que lui.

Quant-au côté supra-mégalo du personnage, je le trouve au contraire assez savoureux, ses mémoires sont un véritable régal, un festival d'autosatisfaction à lire sans modération. D'un autre côté, Asimov ne cède jamais au discours hypocrite, l'homme sait qu'il n'a pas le triomphe modeste et le revendique. Une attitude qui est souvent l'occasion de se marrer un bon coup. Bref, si vous n'aimez pas Asimov, je vous recommande néanmoins la lecture de Moi, Asimov, un condensé de ses mémoires où l'on apprend beaucoup sur le personnage, mais aussi sur le milieu de la SF de l'âge d'or. Une plongée dans le fandom en compagnie du bon Dr Asimov, ça ne se refuse pas.