En 2012, du cinoche i' cherche la perlouze

Non, mais jeter un coup d'œil attentif sur Next Generation te permettra de te rendre compte que First Contact se trouve bien dans la lignée de la série TV qu'il prolonge... ;]

Sinon, tes critiques sont, comme bien trop souvent, révélatrices d'une certaine mauvaise foi, ou bien d'un élitisme forcené qui devient vite lassant : "grand public" ne veut pas dire "familial" et encore moins "Disney" ; et on sait depuis environ un demi-siècle maintenant que la franchise Star Trek propose une science-fiction pour le moins classique, même si elle était de plus ou moins bonne tenue à l'époque : tu t'attendais donc à voir ce que tu as vu, ce qui rend tes critiques d'autant plus malvenues.

Accessoirement, et en dépit de tous ses défauts – que je ne nie pas, bien au contraire –, je considère cette licence comme un des meilleurs exemples de SF sur le petit écran, et qui a en son temps comme dans une période récente bien contribué à imposer une image positiviste et intelligente du genre auprès d'un public qui, autrement, aurait pu demeurer dans les escarcelles de productions bien moins intéressantes et qui, elles, du coup, méritent largement ce que tu reproches à Star Trek. En d'autres termes, cracher dessus sous prétexte que ça se conforme à un certain moule est valable jusqu'à un certain point ; au-delà, ça devient caricatural, et surtout, c'est ingrat.

		Citation : "grand public" ne veut pas dire "familial"

Je suis d'accord à première vue, mais...
Je ne connais pas "next generation", je ne connais que la première mouture... La première passait à la télé et à une certaine époque, j'en déduis qu'elle devait respecter certaines limites dans ce sens du "grand public" - que j'entendais alors comme "large". D'un autre côté, je me rappelle cette histoire de baiser entre le capitaine et un personnage noir, qui montre que cette série pouvait être un peu "rugueuse" en présentant notamment des équipages d'origines aussi diverses qu'américaine et soviétique...
Donc :

		Citation : tu t'attendais donc à voir ce que tu as vu

Plus ou moins.. si oui, je n'y avais pas pensé avant ^^ si non, c'est parce que c'est mon premier FILM que je vois de cette heu... licence sauf le dernier et, après tout, on aurait pu imaginer un peu plus de.. heu.... bon je redis : rugosité... du coup je pense que c'est aussi un choix de ciblage de public - grand que j'entendais au sens "large" heu, donc un peu famillial quand même, hein, mais JE PEUX ME TROMPER

ah, maintenant que j'y pense, j'avais vu je crois un autre de la série, avec heu.. v-ger c'est ça... je me rappelle plus trop... heu, d'ailleurs la preuve, je me rappelais plus.

		Citation : je considère cette licence comme un des meilleurs exemples de SF sur le petit écran

ah mais moi je ne dis pas le contraire ! J'aimais bien regarder la première mouture, vraiment bien.. mais je ne moquais pas Star Trek dans son ensemble hein ! Meilleur exemple au petit écran, sans doute, au cinéma par contre j'aurais plus de mal, ça n'a plus rien à voir... en plus, désolé, mais le dialoguiste est à flinguer ^^

Je n'ai pas de souvenirs impérissables des dialogues moi non plus, mais je crois que c'est une erreur de voir un film de Star Trek comme autre chose qu'un épisode d'une des séries sur grand écran – donc avec plus de moyens techniques mais avec des récits dans la lignée de la série correspondante (et parfois de plusieurs à la fois, comme dans le cas de Générations, mais c'est un peu une exception).

Sinon, c'est clair que l'époque n'est plus la même et beaucoup de choses sont moins "voyantes" que dans les années 60. Dans le cas de First Contact, et si j'ai bien compris ce que tu entends par "rugosité", le capitaine Picard, personnage français, illustre cette notion d'amour courtois qu'ont les américains de notre culture : voilà pourquoi ses conquêtes (nombreuses, puisque c'est un dragueur de première) se font toujours avec une certaine subtilité ; ça, et puis aussi, il n'y a rien d'une relation amoureuse entre lui et Lily Sloane – précision qui a son utilité. Enfin, on n'est plus à l'époque où les femmes affirmaient leur indépendance en portant la minijupe : ici, Lily sert surtout pour Picard à réaliser combien son assimilation par le collectif borg l'a profondément impacté sur le plan personnel – ce n'est pas de la grande psychologie mais ça affiche tout de même une certaine sophistication, pour peu qu'on sache replacer cet élément dans son contexte.

Même chose pour Data, l'androïde. En tant que robot positronique, son problème est qu'il veut développer ses propres émotions afin de se rapprocher de ses compagnons humains ; un peu comme dans L'Homme bicentenaire d'Isaac Tu-Sais-Qui. Pour ce faire, son concepteur l'a doté d'une puce d'émotivité, qu'il peut débrancher à volonté pour éviter que, comme ce fut le cas pour son "grand frère" Lore, celle-ci le rende fou ; mais ce procédé complétement artificiel ne le satisfait pas puisque ce n'est qu'une simulation de sentiments. Il a donc consacré des dizaines d'épisodes à tenter d'obtenir ce que, dans First Contact, la reine borg lui propose sur un plateau... à condition qu'il trahisse les siens – là non plus, ce n'est pas particulièrement profond mais ce n'est pas non plus tout à fait innocent.

Quant aux borgs, c'est une intelligence collective qui assimile peu à peu toutes les civilisations de la galaxie et que rien n'a pu arrêter jusqu'à présent, sauf la Fédération ; ce qui explique pourquoi, dans ce film, les borgs remontent dans le temps jusqu'à l'époque où la Fédération n'existe pas encore afin de la tuer dans l'œuf en assimilant l'humanité avant que celle-ci fonde la Fédération avec les vulcains. Personne ne sait d'où viennent les borgs, mais leurs capacités d'adaptation aux armes de leurs adversaires les rendent virtuellement invincibles et ils deviennent d'autant plus forts à chaque civilisation assimilée dans leur collectif puisqu'ils absorbent aussi dans la foulée toutes ses connaissances, techno-scientifiques et autres. Cette vision d'une société où l'individu s'efface devant le groupe rappelle bien sûr le collectivisme soviétique, ou bien une civilisation déshumanisée par une technique devenue folle, comme une sorte de versant négatif de la Fédération si tu veux : bref, là non plus rien de nouveau, mais rien de simpliste non plus...

Enfin, Zefram Cochrane, l'alcoolo, est l'inventeur de la propulsion exponentielle, qui a permis à l'humanité d'atteindre les étoiles, mais aussi aux vulcains de comprendre qu'il y avait une civilisation digne d'intérêt sur notre planète – d'où le titre du film, Premier Contact, sous-entendu entre les terriens et les vulcains, qui permit de fonder la Fédération et donc tout l'univers de Star Trek. Jusqu'ici, dans la série classique des années 60, Cochrane était présenté comme un "grand homme", toujours digne et propre sur lui, grâce auquel l'Homme fit un pas de géant et qui bouleversa à lui seul l'histoire de l'humanité ; en réalité, comme le montre le film, c'était surtout un nihiliste tendance anar qui se foutait royalement de son prochain, et d'autant plus qu'à son époque le monde commence à peine à se remettre d'une guerre nucléaire : il y a donc surtout une certaine auto-dérision là-dedans, et de l'humour, oui, comme tu l'as souligné, mais tout à fait volontaire.

Bref, tout ça pour dire qu'on est bien loin de Walt Disney comme de n'importe quelle autre prod' familiale, même si la facture peut-être parfois un peu trop lissée donne l'impression d'une simplicité de fond, mais Star Trek est comme ça depuis toujours : c'est sa marque de fabrique – on adhère, ou pas...

oui, il apparait clairement que la perception est forcément différente si l'on a vu Next Generation. Le pire c'est que si ça se trouve j'aurais aimé la deuxième mouture de la série. J'étais loin à l'époque des postes de tv
Mais ne connaissant pas, je me réfère plutôt aux films de science-ficition en général et de l'époque en particulier ce qui change forcément le deal.

Le personnage du scientifique dans la première perspective est sans doute un clin d'oeil comique (j'avais depuis le temps oublié cette référence), dans le second un personnage qui ne tient pas debout. Le personnage de Data est dans la série, avec une histoire, etc... pour moi, c'était surtout un type à grand nez qui a la jaunisse ^^

bref, ok... je serais étonné de voir un jour cette Next Generation, et ce sera de toute façon bien tard, mais sait-on jamais ?

Jimagine que c'est le problème de ce genre d'exercice : d'un côté il faut coller à la série, ne serait-ce que parce que c'est l'attente du public initial, de l'autre un autre public n'a pas vu la série et ne va pas lire les choses de la même manière...

Je reviens sur le personnage de Zefram Cochrane, donc, pour l'exemple, je suis désolé d'être aussi maniaque, mais pour faire comprendre ma réception...

Si on se réfère à la série, comme tu l'expliques, effectivement, faire de cet inventeur adulé un alcoolique anar est assez drôle... heu... est-ce vraiment drôle... ? oui, bon, disons que c'est drôle.. la crise qu'il se tape en apprenant qu'il sera adulé plus tard en rajoute une couche et pour l'aficionado c'est sans doute assez poilant et dans l'auto-dérision. ok.

Pour moi qui n'avait pas cette clé, qu'ai-je vu ? On me dit que ce type, qui vit dans un monde post-apo, dans un camp miteux, a inventé le voyage supraluminique dans une terre dévastée qui survit avec des cacahuètes, le tout monté dans un vieux missile nucléaire transformé en fusée. Avec une équipe ultra limitée en plus. C'est déjà invraisemblable, il faut que cet inventeur de génie soit un alcoolo invétéré... c'est assez dur à avaler, et quand il se tape donc une sorte de crise d'ado en apprenant qu'il va être célèbre, il finit un peu par casser l'ambiance à lui tout seul... Voilà grosso modo la réception d'un perso du film pour un pauvre gars comme moi qui n'a pas la série dans l'oeil...
ce personnage relève presque de la private joke... du coup, en fait, ce film n'est clairement pas tout public, il est carrément élitiste ^^

Je n'irais pas jusque-là, quand même, mais c'est vrai que First Contact se situe clairement au-dessus de la majorité des films de la franchise ; ceux-là, pour l'essentiel, restent au niveau des diverses séries TV, donc, bon, en effet, il vaut mieux être aficionado : même si on trouve quelques perles ici et là, il faut quand même se taper pas mal d'épisodes avec peu ou pas d'intérêt entre deux qui valent vraiment le coup – syndrome de la série US, tu me diras : les scénaristes ne peuvent pas toujours avoir des idées géniales...

Autrement, oui, ce que tu dis est tout à fait juste : le problème de ce genre de film, c'est que les fans attendent quelque chose qui ne sera pas forcément du goût des autres, ou en tous cas qui ne leur sera pas facilement compréhensible, et trouver le juste milieu peut vite devenir tout simplement impossible.

		Gui : le problème de ce genre de film, c'est que les fans attendent quelque chose qui ne sera pas forcément du goût des autres, ou en tous cas qui ne leur sera pas facilement compréhensible, et trouver le juste milieu peut vite devenir tout simplement impossible.

+1

Si on veut toucher le grand public sans se couper des fans, le résultat s'apparente forcément à un compromis.

(Si on producteur doit choisir, mieux vaut pour lui opter pour l'approche grand public, plus vaste par nature, sachant qu'une grande partie des fans ira probablement voir le film quelque soit l'angle adopté... ne serait-ce que pour avoir plus de matière à critiquer ^^)

Quoiqu'il en soit, si l'enfant du compromis est joli et pas trop bête, ça me va ;-]

Concernant Star Trek, j'ai vu à la télé, en tant que novice, la dernière adaptation ciné et n'ai pas trouvé ça mauvais (en tout cas, mieux que ce que j'attendais d'une production J.J. Abrams...)

La dernière vague, un des premiers films de Peter Weir :
Rien d'original dans le déroulement de l'intrigue (confrontation à une culture étrangère [aborigène], prédestination, cataclysme en approche, etc). Tout est dans l'atmosphère, la beauté de la photo et des visages.
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Attack the block, premier film du britannique Joe Cornish :
Malgré une chute de rythme sur le final (happy end héroïsant, explication SF peu convaincante), ça reste une série B sympathique grâce à une mise en scène claire et dynamique, des effets visuels astucieux et des instants gore comme je les aime (cest-à-dire percutants et fun au lieu de sadiques et pseudo-réalistes).
(clin d'oeil à la littérature SF : les deux seules adresses mentionnées : Wyndham Tower et Ballard Street)
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House of the devil de Ti West :
Pendant une heure, je me suis régalé à regarder cet hommage aux films d'horreur, tendance satanique, de la fin des 70s/début des 80s (hommage manifeste dès le générique, son lettrage, ses arrêts sur images...), longtemps avare en action mais gorgé d'attente anxieuse (avec juste deux courtes scènes chocs, d'autant plus frappantes par contraste).
Hélas, arrivé minuit, l'heure du crime, tout change radicalement : rythme accéléré par un montage taillé à hache, maquillage de piètre qualité et dénouement vu et revu.
Quel dommage !

		Citation : Star Trek, j'ai vu à la télé, en tant que novice, la dernière adaptation ciné et n'ai pas trouvé ça mauvais (en tout cas, mieux que ce que j'attendais d'une production J.J. Abrams...)

Oui, je lui trouve bien des qualités, je l'ai revu hier soir.. le début est toujours aussi pourri... en fait, ce qui cloche c'est :
Le père se sacrifie pour sauver sa femme et son fils
Le fils souffre de la disparition du père
Spock souffre de son histoire familiale puis de la mort de sa mère
Le méchant souffre de la disparition de sa planète mais Avant Tout, de celle de sa compagne...

Ca fait un peu trop de motif papa-maman pour un film de sf... c'est devenu incontournable hélas dans les productions populaires à l'amerlock, mais là c'est trop en quantité, trop en importance, et pas assez en qualité (l'intro de la mort du père de kirk pendant la naissance du fils, explosant en criant je t'aime, séquence sur une musique dramatico-larmoyante, c'est quand même ultra stressant, et, je trouve, anti-science-fictionnel...)

sinon 20.000 lieues sous les mers de Paton - 1916 et, oui, si vous ne l'avez pas vu, ce n'est pas grave à ce point ^^