Lecture en août, été doux

Presque fini le King nuit noire, etoiles mortes...
Moyen

m'apprête à entamer le bouquin de Tobe Hopper, le réalisateur de massacre à la tronçonneuse (et en tapant ces mots, je me sens très seul.... C'est comme d'écrire du fantastique et d'en parler autour de soi... Promis après j'attaquerai des nouvelles de Dick...)

Quelques textes de l'anthologie Retour sur l'horizon :


Pour commencer, un avis mitigé sur le dyptique Colin/Werner : si le second texte m'a plu par son ton, vaguement priestien, son jeu d'intertextualité et ses clins d'œil m'ont laissé quelque peu à distance de l'ensemble.

La nouvelle d'Éric Holstein, Tertiaire, m'a emballé.
Dans la même veine (la satire de l'hypercapitalisme), le texte de Catherine Dufour qui lui fait suite, et qui s'inscrit dans un réalisme absurde, paraît un peu fade en comparaison ; alors qu'il n'est pas mauvais, seulement moins spéculatif, moins inventif.

Le texte de Maheva Stephan-Bugni ne m'a pas convaincu : le début présentant un univers kafkaïen classique m'a semblé un peu lent puis mystère et suspense prennent formes et... c'est fini. Frustrant.

La nouvelle de Laurent Kloetzer n'offre guère de surprises, une fois posé, au bout d'une page, l'élément d'originalité : la bombe iconique ; mais elle reste efficace.

La nouvelle de Daylon m'a semblé bien terre-à-terre, y compris dans son envol final.

La multiprimée Les trois livres qu'Absalon Nathan n'écrira jamais de Léo Henry m'a beaucoup plu. Très prenante, pleine de maîtrise.

Enfin, j'ai trouvé très belle la courte nouvelle d'André Ruellan, Temps mort.
Un sujet très fort, une écriture superbe (Ruellan est décidément un de mes stylistes préférés...)
J'ai pu lire, ici ou là, des interrogations sur la nature science-fictive de ce texte ; voilà ce qu'en disait Joseph Altairac sur un forum d'à côté :
"Pour ma part, je ne vois pas ce qu'il y a de non SF dans ce texte... c'est une spéculation sur le processus de la mort et du temps. C'est presque de la hard science, à ce stade, et nous ferons tous personnellement l'expérience, pour voir si la spéculation est juste... bon, rien ne presse..."

		Citation : Enfin, j'ai trouvé très belle la courte nouvelle d'André Ruellan, Temps mort. Un sujet très fort, une écriture superbe (Ruellan est décidément un de mes stylistes préférés...)

Tout à fait d'accord, Ruellan est un sacré nouvelliste, avec vraiment un ton très personnel. Il excelle également dans les aphorismes.

		Citation : Presque fini le King nuit noire, etoiles mortes... Moyen

Bon bah j'me dis que j'ai bien eu raison de ne pas faire trop d'efforts pour le lire.

		Citation : m'apprête à entamer le bouquin de Tobe Hopper, le réalisateur de massacre à la tronçonneuse (et en tapant ces mots, je me sens très seul....

Très curieux d'avoir ton avis, car quand les meilleurs réalisateurs prennent la plume, ça peut être catastrophique (Wes Craven) et je crains qu'il en soit de même pour la bd déclinée en roman (Kirkman avec son gouverneur).

		Citation : Promis après j'attaquerai des nouvelles de Dick...)

L'intégrale ou bien une compilation ?

Je verrai ce que je trouve sur amaz... ou chez le bouquiniste...

Retour sur le dernier recueil de KAAN, Fissures :

Il se compose de 6 rééditions et de 9 inédits.

Je n'ai pas accroché à la majorité des reprises, pour des raisons diverses et variées : manque d'intérêt pour la thématique (Kenshiro's way), sentiment de déjà-lu (Toute la peine du monde), achoppement sur le style (Rustbelt)...
Le syndrôme de Midas demeure par contre une de mes nouvelles préférées ; et la relecture de London Calling m'a permis de l'apprécier davantage, au delà de l'aspect ludique et entraînant, comme une magnifique ode au fantastique et à la Ville.

Les textes inédits m'ont pratiquement tous plus. Il n'y a guère que Les chats qui ne m'ait pas convaincu (la faute à une chute que m'a parue convenue) ; pour le reste, j'y trouvai beaucoup d'émotion (Fantasy impromptue, Kevin et surtout 915, poignante histoire d'amour paternel/filial, de sacrifice et de réalités alternatives), une efficacité nouvelle, "à l'anglo-saxonne" (Épiés a quelque chose de mathesonnien et Le restoroute n'ai pas sans rappeler le Romero du Jour des morts-vivants) et toujours une intégration habile d'éléments mythologiques (Les avaleurs d'asphalte, Les hautes herbes).

Au final, un ouvrage de bonne tenue et riche de promesses.

ayé j'ai mis ma critique sur nuit noire, étoiles mortes ici... j'ai galéré !!! mais il manque la couverture...
sinon vous la retrouverez ici http://blogajesskaan.blogspot.fr/

Dan Fante, Dommages Collatéraux --> Biographie de la famille Fante par le fils !
J'aime bien, même si ça a tendance à verser un peu dans le subversif pontifiant : "On était tous tellement dingues, tu vois !"

En vadrouille par monts et par vaux, je rattrape un peu mon retard.
Commençons par Exodes de Jean-Marc Ligny. Je déconseille cette lecture aux dépressifs car même si le réchauffement climatique fournit le cadre, le véritable enjeu du roman reste la nature humaine. C'est cruel et hélas très vraisemblable.

Approfondissant ma culture manga, j'ai également commencé à lire Soil de Atsushi Kaneko. Très bien pour l'instant. Une histoire mystérieuse, teintée de fantastique. Je suis conquis. Je profite de l'occasion pour remercier Algernon qui a attiré mon attention sur cette série.

En-dehors de Aube d'acier de Charles Stross, peu de SF je le crains. Ce roman m'a d'ailleurs fortement déplu. Je suis resté à l'extérieur de cette histoire truffée d'archétypes et de technoblablas à l'usage du fan de SF. C'est le problème avec Stross, je trouve. Il reste enferré dans une image passéiste du genre à mon goût.

Côté polar, j'ai lu Rosa de Jonathan Rabb, un roman recommandé par Philip Kerr (appel du pied à lisbei). Sans être doté d'une intrigue bouleversante, Rosa restitue d'une façon très convaincante l'Allemagne de l'après Première Guerre Mondiale. Comme le titre le suggère, le récit mêle l'Histoire, ici la disparition de Rosa Luxembourg dans le contexte incertain de l'année 1919, et une trame plus criminelle. C'est bien fichu même si un peu (trop) académique.
Ensuite, j'ai continué avec Arabian thriller de Barouk Salamé, roman dont les pages se tournent toutes seules selon la formule consacrée. L'aspect géopolitique, culturel et historique est très intéressant. Il remet en place quelques idées reçues sur l'islam, notamment la théorie du choc des civilisations, et démontre qu'on ne résout pas les phénomènes complexes avec des solutions simplistes. Pour le reste, l'intrigue rappelle DOA (Citoyens clandestins) et ne déroge pas aux codes du techno thriller. L'aspect romancé est parfois un peu trop simpliste et les caractères très caricaturaux.

+1 avec Le Gaidol quant à Exodes, ainsi qu'Aube d'acier (j'ai du mal avec Stross. J'aime bien ses Princes-marchands, toutefois, mais au bout de 3 tomes, je me dis que ce serait bien que ça s'arrête...) et Rosa, que j'ai lu il y a un moment déjà (mon avis détaillé est ici http://climaginaire.com/index.php/climaginaire/Livre/Roman-Nouvelle/Polar/Rosa), d'un auteur dont j'avais bien aimé aussi L'homme intérieur.

Et à propos, maintenant que j'ai lu et apprécié la Trilogie berlinoise, quel autre Kerr me conseillez-vous ?

Je crois qu'au-delà de la trilogie, toujours dans le même cycle, avec le même héros, poursuivant un ordre chronologique d'après guerre, se trouvent encore trois tomes (pas lus), dont le dernier n'a pas encore été traduit..!
Attends je vérifie et reviens..!

Edit, précisant les choses:

Série Bernhard "Bernie" Gunther:

"L'Été de cristal" (March Violets),
"La Pâle Figure" (The Pale Criminal)
"Un requiem allemand" (A German Requiem)
Les trois titres ci-dessus constituant "La trilogie berlinoise", la suite trouvant localisation géographique ailleurs qu'à Berlin..!
"La Mort, entre autres" (The One From the Other)
"Une douce flamme" (A Quiet Flame)
"Hôtel Adlon" (If The Dead Rise Not)

+ "Field Grey" (2010)(apparemment pas traduit)
& "Prague Fatal"e (2011)(apparemment pas traduit)

Sinon, j'avais essayé çà: "La Paix des dupes, un roman dans la Deuxième Guerre mondiale (Hitler's Peace)" sans être parvenu à le finir: la magie polar noir qu'imposait la présence de "Bernie" n'étant plus de mise..!