Soutenons Denis Guiot

Le cafard cosmique et Actu SF s'associent pour soutenir Denis Guiot, victime d'une censure.

L'édito sur l'affaire est là.
La pétition est ici.

Pour avoir vu "naître" et se développer ce débat sur les deux sites, je suis (très agréablement) surpris de l'impact potentiel sur le monde "non virtuel", de cette levée de boucliers initialement très "fermée".

Comme dirait l'autre, "je demande à voir".



Mais en tout cas, j'ai signé.

Mail envoyé mais étant mineur, je ne sais pas si il publieront sur le site...

		Citation : Mail envoyé mais étant mineur, je ne sais pas si il publieront sur le site...

C'est un scandale !
Ils ont refusé ma signature, alors que j'ai quand même eu un procès dès mon premier roman.

Demande un coup de main à H.G Wells, il doit être un de tes voisins de palier…

Je signe, et sous peu, je diffuse.

ça serait chouette si les écrivains boycottaient les éditeurs vendus. Ya des éditeurs indépendants, si si! (Encore que s'ils commençaient à grandir ils tomberaient probablement dans le système.)

Merci Olivier.

+1 avec le marsududessus. ;)

J’ai signé et pourtant je suis gênée par la phrase : "vouloir censurer un tel sujet – la perversion pédophile de certains prêtres – pourrait de plus être interprété comme un silence au mieux coupable, au pire complice.". Ecrire cela, ce n’est pas anodin et selon moi, c’est pousser le bouchon un peu loin.

De plus, le terme "censure" ne me paraît pas vraiment adequat. Une censure "interne", ce n’est pas tout à fait la même chose qu’une censure d’origine étatique si je puis dire même si, je le reconnais, on peut objecter que dans les deux cas, on se trouve dans la situation où il y a un point de vue qu’on empêche de s’exprimer.. Il y aurait censure si on interdisait à Nathalie Le Gendre de se faire éditer ailleurs ou si, par exemple, Nathalie ayant décidé de mettre son texte en ligne gratuitement sur le net, on le lui interdisait.

Ici, nous sommes dans un cas de "filtrage" interne, situation plus classique qu’on ne croit, "le stress du cadre sup' qui sent grincer la goupille de son siège éjectable " comme cela est dit avec humour dans l’édito n’étant en effet pas spécifique au cadre sup’ du monde de l’édition.

Un exemple de "filtrage interne" que tout le monde admet, je pense, dans l’édition, c’est un roman refusé par un éditeur parce qu’il ne le juge pas en phase avec sa ligne éditoriale ou plus simplement parce qu’il le trouve mauvais. Parle t-on de censure dans ce cas ?

Ce qui choque dans ce cas précis, c’est la raison du blocage, le fait qu’il y a "filtrage interne" au motif qu’un décideur intermédiare ne veut pas "avoir d’emmerdes avec les actionnaires" et qu’il refuse un roman par frilosité.

C’est inquiétant mais pas surprenant outre mesure.

Ceci étant dit, si pour une fois, on peut faire quelque chose pour éviter que nos écrivains/intellectuels soient in fine contraints de devenir les béni-oui-oui de personnes ne jurant que par la satisfaction des actionnaires (mais dans ce cas précis, ces derniers auraient-ils tiqué ? Finalement, on n’en sait rien puisque le projet a été bloqué à titre préventif si j’ose dire), autant – par principe - se manifester.
Une façon comme une autre de lutter contre la pensée unique.

Je crois bien que nous assistons au retour généralisé de l'Ordre Divin des Choses, qui s'est trouvé très légèrement bousculé durant quelques décennies tout au plus. Dans n'importe quelle région du monde, il re-devient de plus en plus difficile d'exprimer un désaccord avec la pensée de la meute. A quand Richard Dawkins au goulag? J'exagère? J'espère bien que oui, mais je prépare quand même ma soucoupe volante dans mon jardin, on sait jamais...

Bah, faut pas confondre les problémes : attaquer une religion est une chose, attaquer des gens en est une autre...

Autant je comprend le rafut autour des caricatures de Mohammed - d'une part parce-que non seulement c'était une personne mais en plus elle ne peut pas se défendre contre ces attaques vu qu'elle est décédée, et d'autre part parce-que le message était trop généralisé à l'ensemble des musulmans pour que des gens qui n'ont rien à voir avec Al-Quaïda acceptent de se sentir concernés - autant l'affaire du livre de Legendre est radicalement différente : déjà c'est de la SF, donc ce n'est pas réel par définition, ensuite rien ne prouve que l'Eglise ne sera effectivement pas condamnable dans ce futur hypothétique comme elle l'a déjà été dans le passé

zomver -> refuser un manuscrit parce-qu'il ne correspond pas à une ligne éditoriale n'a rien à voir avec de la censure : l'ouvrage n'entre pas dans la éditoriale de la maison, c'est tout. Ce genre de chose arrive tous les jours : si les éditeurs devaient publier tout ce qu'ils reçoivent, ils auraient probablement tous disparus depuis le temps. Disons que ça ne me paraît pas viable comme politique commerciale

Concernant le livre de Legendre, le motif de refus n'a rien a voir avec les qualités littéraires de l'ouvrage mais avec ses idées. N'oublions pas que Mein Kampf est encore disponible en librairie (je crois...) ou en tous cas il l'a été : pourquoi celui-ci et pas un autre ? Chacun a le droit d'exprimer des idées, même nauséabondes, voire franchement puantes, c'est bien le credo de la démocratie... Refuser de publier un livre sous le seul motif qu'il pourrait ne pas plaire à des actionnaires ne me semble pas un critére éditorial à moi non plus, mais ça ne me semble pas juste pour autant, d'où ma signature

		Gui répondant à ma question "Parle t-on de censure dans ce cas ?" : zomver -> refuser un manuscrit parce-qu'il ne correspond pas à une ligne éditoriale n'a rien à voir avec de la censure : l'ouvrage n'entre pas dans la éditoriale de la maison, c'est tout. Ce genre de chose arrive tous les jours : si les éditeurs devaient publier tout ce qu'ils reçoivent, ils auraient probablement tous disparus depuis le temps.

Bien évidemment.
Je posais cette question qui n’en était pas réellement une - tant la réponse me paraissait évidente - afin d’introduire le propos qui suivait. ;)

		Gui : Concernant le livre de Legendre, le motif de refus n'a rien a voir avec les qualités littéraires de l'ouvrage mais avec ses idées.

Oui, je sais, ce que je cherchais à dire, c’est que nous sommes certes là dans un cas de refus d’un éditeur de publier un livre en raison des idées qu’il contient mais que personne n’empêche Nathalie Legendre de trouver un autre éditeur, voire de mettre son bouquin en ligne sur le net si elle le souhaite. Elle n’est donc pas censurée, stricto sensu, elle subit juste (si j’ose dire) un blocage interne à la maison d’édition à laquelle elle a soumis son roman et non une censure généralisée urbi et orbi. C’est la raison de ce blocage interne, à savoir la crainte de la réaction des actionnaires, qui est lamentable.

		Gui : Refuser de publier un livre sous le seul motif qu'il pourrait ne pas plaire à des actionnaires ne me semble pas un critére éditorial à moi non plus

Nous sommes donc d’accord. :)