Le Guin
comme le dernier livre du cycle. La parution postérieure d’un recueil et d’un nouveau roman nous fait nous interroger sur les intentions de l’auteur. Dans l’avant-propos à " Contes de Terremer ", elle s’explique sur ce retour." Incapable de continuer l’histoire de Tehanu ( puisqu’elle ne s’était pas encore produite ) et présumant bêtement que celle de Ged et de Tenar en était au et ils vécurent heureux, j’ai donné au livre le sous-titre Le dernier livre de Terremer. ô fol écrivain ! Maintenant varie. Même dans le temps du récit, même dans le temps du rêve, même dans le temps du conte, maintenant n’est pas jadis. "
Doit-on juger ce retour à l’aune de cette unique variation du maintenant ? En tout cas rien ne nous empêche de le juger à l’aune de la cohérence de l’ensemble de l’univers de Terremer.
Les nouvelles rassemblées dans ce recueil sont classées de manière chronologique, la première se déroulant dans le lointain passé de la Geste de Ged, les suivantes s’en rapprochant progressivement pour devenir contemporaines de l’action de celle-ci et de " Tehanu ". Précisons que la dernière nouvelle établit un lien direct avec " The other wind ".
L’ensemble est encadré par un avant-propos et un court essai sur le monde de Terremer de l’auteur elle-même. Ces deux textes, à mon avis, s’adressent aux fans et n’apportent pas grand-chose au cycle. Le lecteur peut y discerner cependant une mise en abyme autour de l’auteur et du conteur.
-" Le trouvier "
Ce premier texte, le plus long du recueil, nous projette dans le passé de Terremer au cours de l’âge sombre et relate la naissance de l’école de Roke. C’est une agréable lecture sans être indispensable.
-" Rosenoire et Diamant "
Ce texte traite un thème classique qui illustre un principe déjà énoncé dans " L’ultime rivage " : un homme ne fait pas son destin, il l’accepte ou le nie.
-" Les os de la terre " Publié dans Bifrost ( n°28 )
Ce texte plonge le lecteur dans le passé d’Ogion, le mentor de Ged, et approfondi un épisode juste évoqué dans " Le sorcier de Terremer " : le grand tremblement de terre de Port-Gont.
-" Dans le Grand Marais "
Ce texte traite de l’orgueil et de ses inconvénients. Ged y fait une brève apparition à la fin.
-" Libellule "
Ce texte offre une transition évidente entre " Tehanu " et " The other wind ". Néanmoins, sa lecture n’est pas essentielle à la compréhension du second titre. Il est intéressant également de le mettre en relation avec " Le trouvier " car le rapport des sexes y est inversé. Dans cette nouvelle, c’est la femme l’intrus dans l’école de Roke alors qu’à l’origine c’était l’homme.