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16/02/2006
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Traduction : René Baldy Illustration : Wojtek Siudmak Titre original : The squares of the city Première parution : 1965
Pour la présente édition :
Editeur : Le Livre de Poche
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La critique du livre
Lire l'avis des internautes (10 réponses)
Est-ce là un roman de science-fiction ? Pas de vaisseaux spatiaux, pas d’extra-terrestres, aucune tentacule, mais une ville d’Amérique latine, comme émergée d’un nulle part, comme vivant par et pour elle-même, dans un temps qui est le temps lui-même. Eminemment politique, éminemment irréel, ville et intrigue rattachent le livre à une construction imaginaire permettant de tester une idée, à la science-fiction.
Boyd Daniel Hakluyt est régulateur de trafic. L’un des douze ou quinze experts reconnus à travers le globe. Il a été appelé à Aguazul, pays d’Amérique latine, afin d’y résorber des problèmes dans la ville de Cuidad de Vados. La ville, nouvelle, a accueilli en citoyens des natifs de pays étrangers venus aider à son édification. Edification qui a entraîné le détournement de rivières et poussée quantité de villageois à fuir leur lieu de naissance pour s’agréger à elle, en bidonvilles qui la dénaturent.
Le lecteur apprend à connaître Cuidad de Vados à travers les découvertes de Hakluyt, la rectitude de ses avenues jamais embouteillées, la grandeur de ses quatre places centrales ensoleillées, les sinuosités des vies humaines qui la peuplent. Car en son sein, la ville abrite deux factions opposées. L’une veut conserver l’eden qu’ils ont permis de faire sortir de terre, l’autre réclame que la ville accueille les démunis qu’elle a exilé de la campagne environnante.
Pendant le séjour d’Hakluyt, les sentiments s’exacerbent, les mouvements s’accélèrent et les morts s’enchaînent. Son travail cristallise les lignes de fractures des deux camps.
La ville, personnage principal du roman, où se déroule plus que la majorité du roman (une petite excursion du régulateur de trafic dans le reste du pays) offre un sentiment de claustrophobie. Les incursions sur les hauteurs, où dominent l’aéroport, le palais du président Vados et la station de radiotélédiffusion, sont rares et accentuent le sentiment d’oppression.
Derrière la critique de l’opposition sociale et spatiale, Brunner rejoue une partie d’échec, et nous livre grandeur urbaine une manipulation de l’homme qu’il n’appelle pas de ses vœux. Le leit motiv de la partie d’échec, jeu révéré par la population d’Aguazul, a un côté qui fait grincer des dents, mais au final il est indispensable à la cohérence du roman.
Brunner met en place un triple niveau de compréhension dont il joue pleinement : la vision du personnage sensé neutre, celle du lecteur, narration à la troisième personne qui fait qu’on suit Hakluyt mais qu’on ne pense pas Hakluyt, pour autant le lecteur échappe-t-il à toute manipulation, lui qui est mené par l’auteur. Un livre Intelligent, jamais didactique et pourtant plein d’enseignement.
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Ciudad de Vados est l'orgueil de la république d'Aguazul. Cette mégalopole futuriste, surgie du néant au beau milieu d'un pays imaginaire d'Amérique Centrale, est l'oeuvre d'un groupe de promoteurs, d'architectes et d'urbanistes venus de tous pays. Grâce à elle, le président Vados espère passer à la postérité. Pourquoi fait-il encore appel à un expert international en matière de trafic urbain ? Boyd Hakluyt est-il vraiment chargé de résoudre un problème de circulation ? Et s'il s'agissait plutôt d'éliminer le bidonville qui, en plein coeur de la cité, rappelle de façon gênante la misère d'Aguazul et trenit les rêves de grandeur du dictateur ? Peu à peu, Boyd découvre qu'il est manipulé comme une simple pièce dans un jeu dont la signification lui échappe. Quel est l'enjeu de cette partie impitoyable où tous les coups sont mortels ?
John Brunner, né en 1934, est l'un des trois ou quatre grands de la S.F. anglaise. Il est fasciné par les sociétés en décomposition (Tous à Zanzibar) comme par la violence et le cauchemar (les Chimères de l'ombre). Tout se retrouve dans La ville est un échiquier, roman d'action à l'emporte-pièce sur les lendemains qui déchantent. George Barlow a consacré à John Brunner un Livre d'Or très convaincant. |
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