En 2012, du cinoche i' cherche la perlouze

vu Box de Richard Kelly, l'adaptation de la nouvelle Button, Button de Matheson

		Olivier à propos du film : J'ai vraiment éprouvé de véritables bouffées d'angoisses (alors que le camion de Nolan n'en finissait pas de tomber...), et je trouve qu'il a su se jouer des clichés entourant ses acteurs, notamment en faisant de Cameron Diaz une femme complexée par son problème physique. L'esthétique clairement vintage 70's du film (aux antipodes du "Je t'en mets plein la vue en pliant en angle droit une rue de Paris parce que t'as pas payé une place de ciné hors de prix pour rien), et les clins d'oeil à la SF (je pense en particulier à Clarke) et son ambiance qui n'est pas sans rappeler L'invasion des profanateurs, ainsi que son refus du happy end m'ont beaucoup séduit, montrant un réalisateur rebelle aux canons de Hollywood.

J'ai beaucoup aimé cet esthétisme 70's. Et j'ai beaucoup aimé le début du film, et tout le mystère autour de la boîte et du bonhomme dévisagé. Puis l'histoire prend un tour très risible une fois que Cameron Diaz exécute l'offre, et je rejoins sur le fond Jim qui relève ici des clichés et des passages particulièrement grotesques. Je peux accorder que des formes de grotesque peuvent participer à l'atmosphère angoissante du film.... mais il y a des limites. Au milieu de tout ça, j'ai trouvé surprenant et très amusant la scène de "dégât des eaux dans leur chambre" après quoi on retrouve le couple dans leur cuisine, tombé des nues, entrain de nettoyer. Le tour final (un cercle vicieux) est appréciable et elle est surement le fait de Matheson. Le reste du film est quand même dépourvu d'intelligence ou de finesse, les références par exemple à Sartre et à Arthur C Clarke tombent vraiment à l'eau.

		Citation : Dans la maison de François Ozon.

J'allai voir le film avec quelques réserves mais j'ai vite été conquis. :-)

C'est d'abord très prenant et extrêmement ludique (un vrai régal de réflexion divertissante sur l'art de la narration), mais non denué de sentiment.
Le jeu de Luchini est très bon et le jeu sur Luchini effectivement très intéressant.
Le dernier acte m'a moins plu ; mais j'ai encore un peu de mal à m'expliquer pourquoi...
Enfin, j'ai trouvé le plan final magnifique (il ravira les hitchcophiles...)

Finalement, j'ai bien fait de céder au lobbying d'Olivier ! ^^

J'avais pas encore vu le Blob, de 76 je crois, avec mcqueen... comment dire...
Un peu simple, un peu gauche, sacrément vieilli... lol quand même...

Vu The Swarm de 78... l'attaque massive des abeilles (taille normale mais nombreuses...) - Bull aurait été malheureux, car y'a des incohérences en veux-tu en voilà... d'ailleurs, d'habitude je m'en fiche un peu, mais quand elles vous sautent au visage toutes les deux minutes...
Filmé classiquement, un truc dans lequel se sont quand même perdus Michael Caine, Katharine Ross, Henry Fonda, Wydmark, Chamberlain.... Le scénar est très boiteux, et certaines situations frôlent le ridicule.

frôle ???

God bless America, une farce jouissive et viscéralement nihiliste, une satire particulièrement acerbe du crétinisme actuel et de son entretien à coup de téléréalité et cie.

Je n'avais vu de Wes Craven que Scream, sans doute parce que ça avait fait du bruit et que l'occasion se présentait...
L'occasion s'est présentée également de voir "Le Sous-Sol de la Peur" et j'ai été agréabliement surpris. Bien que certains éléments fassent, ama, trop de concessions aux poncifs du genre, j'ai trouvé assez étonnant l'aspect "conte horrible et grangignolesque" et la capacité du réalisateur à construire tout un monde dans une simple maison... je devrais peut-être me pencher sur le bonhomme un peu plus un de ces 4... Le tout est bien plus intéressant que Scream, enfin pour moi...

		Morca : Je vois pas bien la signature, ça à l'air un peu faible pour du Frazetta (?)...

C'est bien du Frazetta et ça n'a rien de faible, c'est même un modèle de Frazetta.

Un extrait de l'artbook de Frazetta :

« Sa peinture pour A Princess Of Mars, le premier volume de la série, était un "Frazetta" si exemplaire, avec sa figure centrale dressée, sa beauté exotique pratiquement nue, et l'ennemi vaincu, qu'elle s'est presque immédiatement transformée en cliché. Pour ceux qui ne sont pas familiers ni avec l'un ni avec l'autre, disons qu'elle résume brièvement l'esprit de l'heroic fantasy d'Edgar Rice Burroughs et de l'art de Frazetta. Ce n'est pas une œuvre nuancée. »

		Morca : sinon, soit l'équipe du film et le réalisateur ont lu le livre, soit l'équipe a recherché des images, car les points communs sont frappants...

On n'a pas dû voir le même film. Je reproche justement au film de s'être éloigné du visuel courant du cycle de Mars afin ne pas choquer des parents et d'accrocher un jeune public : héroïne rhabillé, martiens verts policés, combats gentillets.

		Morca : Ceci dit pour ajouter : c'est vraiment le genre de film dont on sort en étant content de ne pas avoir à lire le livre original, car bon sang ça doit être chiant...

Juger un livre sans l'avoir lu uniquement d'après le film. Ça au moins c'est une attitude intelligente.

		Citation : On n'a pas dû voir le même film. Je reproche justement au film de s'être éloigné du visuel courant du cycle de Mars afin ne pas choquer des parents et d'accrocher un jeune public : héroïne rhabillé, martiens verts policés, combats gentillets.

Certes, c'est réactualisé et disneiisé, et je veux bien te comprendre. Je note d'abord une erreur dans ma remarque c'était illustrateur, et non pas réalisateur, qu'il fallait écrire. Ensuite, si je fais un parallèle entre ce Frazetta donc, et le film, je note : le héros n'est pas si éloigné, même type, même fringue (le peu qu'il a)... Le martien de Frazetta est plus intéressant, ama, avec sa tête ronde. Effectivement, l'aspect plus "anthropomorphique" dans le film est dommageable. Le toutou, je le préfère dans le film par contre, ici, on dirait un peu un gros varan... La fille est plus dénudée chez Frazetta, certes, bon, ça, je m'en fiche un peu perso.. je veux dire une fille dénudée c'est bien, certes, en même temps...
[Edit] En fait, n'ayant pas pu entrer dans l'ouvrage original, je me demandais si l'illustration était conforme au livre, et donc le film itou, où si le fim s'était uniquement basé sur les illustrations pour designer (pomper ?) Mars...

		Citation : Juger un livre sans l'avoir lu uniquement d'après le film. Ça au moins c'est une attitude intelligente.

Tu n'as pas remarqué sans doute, j'ai déjà deux fois au moins dit sur ce forum que j'avais lu, enfin, essayé de lire JCM, mais qu'il m'était tombé des mains. Mais disons que si je ne l'avais pas lu (oui, enfin, on a compris), j'aurai fait le pari que la faiblesse de la trame du film, sorte d'héroisme fantaisique assez basique, signifiait plus probabliement un ouvrage original au contenu d'un intérêt très limité. Erreur peut-être, mais d'autres ouvrages auraient sans doute présenté une probabilité inverse.. Raisonnement, somme toute d'une intelligence tout ce qu'il y a de quotidien en fait :P

		morca : Vu The Swarm de 78... l'attaque massive des abeilles (taille normale mais nombreuses...)

Celui-ci, je manquais de patience le jour où je 'ai regardé ; je n'ai guère tenu qu'une demi-heure
(à cause, notamment, du personnage joué par Michael Caine, un horripilant donneur de leçons...)

		itou : Wes Craven [...] "Le Sous-Sol de la Peur" [...] j'ai été agréablement surpris.

Itou.
Je l'ai vu comme un film destinée à la jeunesse ; un bon.

		morca : je devrais peut-être me pencher sur le bonhomme un peu plus un de ces 4...

C'est ce que j'ai fait cet été, je me suis regardé quatre (ou cinq ?) de ses films à la suite ;
et je commence à mieux l'apprécier.

(je détaillerai quand j'aurai plus de temps...)

		Citation : je devrais peut-être me pencher sur le bonhomme un peu plus un de ces 4...

Je ne peux que t'encourager dans cette voix.
Craven est loin de se livrer à une horreur grand-guignol ou grand public. Ses films sont d'avantage une réflexion sur la nature humaine, notamment face à des situations extraordinaires (La dernière maison sur la gauche ou La colline a des yeux explorent cette question dans des décors radicalement différents) mais aussi un regard du cinéma sur lui-même (le dernier Freddy et le dernier Scream).
On pourrait même le rapprocher de Larry Clark, pour son oscultation de l'ado us (outre les deux derniers cités, My soul to take).