En juin , quelle lecture dans ton coin ?

Je viens de mettre un terme au recueil fantastique belge de Gérard Prévot ("Celui qui venait de partout") et à la demande de Jim j'apporte ici un avis.
D'abord, retrouver ce plaisir oublié de lentement feuilleter les épaisses pages jaunies et granuleuses (mauvais papier qui rend délicate la sauvegarde de cette antique collection que fut "Marabout SF & F"), participa pour au moins de moitié à mon appréciation favorable.
D'autre part la quasi certitude que le tout ne sera jamais réédité m'a laissé à penser qu'il y avait sans doute matière à tirer profit en se penchant sur des nouvelles qui peut-être valaient encore le détour.
Gérard Prévot appartenait à la mouvance belge d'un fantastique francophone dont les chefs de file furent Jean Ray et Thomas Owen. Il publia entre autres quatre recueils présents en Marabout F. La mort l'emportant prématurément. Les dix titres de "Celui qui venaient de partout" appartiennent de plein pied aux caractéristiques de la lignée belge en question. Avec ses qualités et ses défauts où l'art de la nouvelle trouve des qualités d'écriture indéniables; l'art de la concision n'y étant pas des moindres quand souvent quelques pages à peine suffisent à se débarrasser d'une idée d’intérêt . Mais le terme "débarrasser" n'est pas innocent quand, hélas, à une ou deux reprises les explications données ne sont pas suffisantes pour comprendre vraiment les mises en abime.
Mais le recueil présente quelques perles non négligeables qui laissent le sourire aux lèvres au lecteur.

Je vais m'attaquer à "Le cimetière de Prague" (emprunté en bibliothèque) de Umberto Ecco non sans appréhension. Car je sais qu'avec lui, cela va passer ou craquer, me laissant passer au choix et du tout au tout de l'admiration béate au mille-feuilles d'une érudition déballée qui causera du tord au regard que je peux porter à ma propre perception de ma culture générale. En un mot: je suivrai le fil ou pas.

Mais Jim, je n'abandonne pas Gérard Prévost car il y a à creuser en sa compagnie. Je pense passer à "La nuit du nord"

Lisbei : merci pour les info :]

Les machines à bonheur de Bradbury (qui n'a pas écrit que Les chroniques martiennes et Farenheit 451).

Merci, lacroute.

		Citation : des qualités d'écriture indéniables; l'art de la concision [...] hélas, à une ou deux reprises les explications données ne sont pas suffisantes pour comprendre vraiment les mises en abime.

J'ai souvent eu le même ressenti à la lecture de ces classiques belges.

"Less is more", disait l'autre, et j'approuve ;
seulement, quelques fois, moins de moins ne serait pas de trop..! ^^

Oui, ici, parfois, on se retrouve aux antipodes du cycle aux tomes multiples qui n'oublie pas de tout racler en passant, jusqu'à la moindre miette des possibilités offertes. Ce défaut me semble présent sur quelques nouvelles de Jean Ray qui par absence de précisions court-circuite totalement un effet, et par là détruit une nouvelle correcte sur la forme. On a l'impression d'être passé à côté d'un infime détail anodin expliquant tout et le courage manque de revenir en arrière. Alors que Sternberg, en contre-exemple, dans l'ultra-court ne tombe que très rarement dans ce piège..!

>BdN : il y avait un moment que je voulais redonner une chance à Wilson après ma déception des Chronolithes (tu as raison, je n'aurais jamais dû le finir... mais ma réaction dans ce cas aurait été à peu près la même... moins durable peut-être), et quand j'ai vu passer Axis en SP, je l'ai demandé sur un coup de tête, sans chercher + loin, et sans réaliser sur le moment que c'était une suite :-(. Bon, je confesse que je suis coutumière du fait, j'ai commis la même erreur avec Succession, de Westerfeld, dont j'ai lu la seconde partie avant la première, et c'était beaucoup + gênant dans ce cas !

>Lacroute : tout à fait d'accord avec toi quant à Wilson.

Je termine The darkangel trilogy. Le 3e tome est nettement + marqué SF que les deux précédents, mais ça ne change rien à ce qui m'a gênée jusqu'à présent. Dommage, parce que c'est plein d'idées sympas, mais que selon moi l'auteure n'exploite pas assez, pour se concentrer sur ce qui la motive et qui ne m'intéresse pas du tout. Bon tout ça AMA, ça va de soi !

Et j'attaque Under Heaven, YESSSSSSSS !

		Citation : Alors que Sternberg, en contre-exemple, dans l'ultra-court ne tombe que très rarement dans ce piège..!

Tout à fait, mais Sternberg me parait toutefois très différent de Thomas Owen ou Jean Ray et du fantastique belge. Il est plutôt une espèce de franc-tireur, un Schophenhaeur qui aurait écrit des contes et des romans (on oublie trop souvent Le délit ou L'employé deux chefs-d'oeuvre quoique fort différents).

..En quelque sorte un électron libre à spécificité sans doute à nulle autre pareille qui permettrait de le décrocher de la mouvance en question..!

		Citation : Le problème, à mon sens, avec Wilson est qu'il me semble incapable de garder constantes ses généreuses et splendides intentions de départ, [...] Il me semble que la montée en puissance attendue ne vient jamais, qu'elle est déjà à son apex dès le début. C'est dommage..!

Wilson c'est le roi du pitch énorme, de l'idée tellement intrigante qu'elle ne peut que plaire, mais le reste est presque toujours banal, voire décevant.
Je n'ai pas encore lu Spin, mais si c'est une trilogie, ne sera-ce pas le même problème au fil des tomes, le premier contient l'idée, et la mise en place, le reste n'est que développement forcément décevant...à suivre.