Lectures : en 2020, pas de livres vains

Très varié dans sa composition, j'ai bien aimé ce recueil qui permet de découvrir un peu plus Ken Liu. Le traitement reste centré à hauteur d'homme, tentant d'humaniser des problématiques liées à la mémoire, l'identité, le libre-arbitre, l'Histoire ou les problèmes de communication. Assez classique sur la forme ou sur les sujets abordés, Ken Liu me semble se distinguer par une sensibilité exacerbée et un regard moins clinique que Greg Egan ou Ted Chiang.
On trouve beaucoup d'inédits au sommaire, mais aussi des rééditions aux traductions revues ou refaites entièrement. Parmi les nouvelles, j'ai particulièrement apprécié "Renaissance", "Les algorithmes de l'amour", "L'erreur d'un seul bit", "La ménagerie de papier" ou "Mono no aware". Mais, dans le genre fantasy historique, "La plaideuse" n'est pas mal non plus.

C?est le moment ou jamais pour télécharger gratuitement Algernon Blackwood :

[url] https://operation-bol-d-air.fr/[/url]

Critique très enthousiaste dans Bifrost :

[url] https://www.belial.fr/blog/l-homme-que-les-arbres-aimaient[/url]

		LeGaidol : Assez classique sur la forme ou sur les sujets abordés, Ken Liu me semble se distinguer par une sensibilité exacerbée et un regard moins clinique que Greg Egan ou Ted Chiang.

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Même si je n'ai lu que deux de ces nouvelles : La ménagerie de papier et Mono no aware
(car je marche de plus en plus aux coups de cœur et ces deux textes, bien que de belles histoires, n'en furent pas).

		Olivier : C'est le moment ou jamais pour télécharger gratuitement Algernon Blackwood : https://operation-bol-d-air.fr/ l-homme-que-les-arbres-aimaient

Pile le titre que j’espérais du catalogue de L'arbre vengeur ! :-)

Le jardin des silences de Mélanie Fazi.
Je n’ai lu que la première nouvelle, et c’est un chef-d’oeuvre.

Je ne sais pas trop où poster cette tribune, sur l’épuisement du réalisme et la nécessité de l’imaginaire.

Je le poste ici faute de mieux, et je suis curieux d’avoir vos avis :

« On a pu observer cet échec de la représentation réaliste avec bien des « journaux de confinement », qui semblaient n’ajouter que du bruissement au bavardage universel, et tombaient inexorablement dans la dramatisation, l’insignifiance, le lyrisme, la complainte ou la joliesse gratuite. Dans ce cas, mieux vaut le silence. Le langage qui rend finalement le mieux compte de ce que nous sommes dans cette situation, comme dans toute situation, c’est celui qui parvient à nous représenter à la fois en proie aux phénomènes, et en-dehors d’eux, ni dominés, ni dominants : l’humour, la distance, l’étrangeté. »

https://www.nouvelobs.com/les-chroniques-de-pierre-jourde/20200423.OBS27898/epuisement-par-pierre-jourde.html

J'étais parti sur un autre fil ailleurs, mais qui aboutissait à la même conclusion : nous refusons le réel. L'idée était qu'une portion non négligeable des lecteurs assimilait la SF à du post-apo.
Nous aimons frissonner à la lecture de ces scénarii repoussoirs. Or nous sommes quasiment à l'intérieur d'un de ces scénarii (une pandémie) et le constat est que les gens continuent à lire du post-apo. Le réel même menaçant, prégnant ne nous intéresse pas il faut qu'on se le représente.

La culture du ressassement de Jourde me fait penser aux personnes hospitalisées absorbant du bmftv ou cnews 24/24. La littérature ou les chroniques sur le confinement, le journal d'un confiné … tout ça c'est insupportable

Cette double illustration, ici, non pas en termes de livre en cours de lecture (je ne peux pas) mais comme prolongation des propos d'Olivier et de Soleil Vert sur le confinement..!

Soleil Vert:

		Citation : La culture du ressassement de Jourde me fait penser aux personnes hospitalisées absorbant du bmftv ou cnews 24/24

... de même pour les périmètres Samu où s'agglutinent en papier tue-mouches la curiosité et l'instinct macabre.

La dictature argentine de l'intérieur. La peur... la peur... la peur.

La tentation de G.J Arnaud