"Ma bien-aimée, mon abandonnée, ma perdue, je t'ai laissée là-bas au fond du monde, j'ai regagné ma chambre d'homme de la ville avec ses meubles familiers sur lesquels j'ai si souvent posé mes mains qui les aimaient, avec ses livres qui m'ont nourri, avec son vieux lit de merisier où a dormi mon enfanceet où, cette nuit, j'ai cherché en vain le sommeil. Et tout ce décor qui m'a vu grandir, pousser, devenir moi, me paraît aujourd'hui étranger, impossible. Ce monde qui n'est pas le tien est devenu un monde faux, dans lequel ma place n'a jamais existé..."
L'histoire :
Simon est un medecin français, travaillant sur le continent de l'antarctique et est à deux doigts de rentrer apres 3 ans de mission sur le continent blanc, lorsqu'une epidemie de rougeole dans la base ainsi que son amitié pour le chef de mission l'obligent, pour remplacer un collègue malade, à prendre part à l'exploration de la parcelle 612 du territoire réservé à la France. C'est aussi la possibilité de tester une nouvelle sonde, bien plus precise. C'est alors que les sondages revelent, à plus de 1000 mètres, une forme bien trop ronde et des contours bien trop reguliers pour que ce soit d'origine naturelle. D'autant plus qu'à cette profondeur, les roches et la glace datent de 900.000 ans...
Est ce d'origine terrestre ou non ? la structure est bien là. L'equipe décide d'alerter les instances internationales...
La nuit des temps n'est pas un livre SF comme les autres, le côté SF n'etant qu'un décor pour que
Barjavel
nous fasse une declaration. Cette déclaration est un grand cri d'espoir, au vu des dernières pages du livre. Il est vrai que les hommes de tous temps sont des hommes, et qu'il y a eu il y aura toujours des gens sans scrupules qui voudront plus, même si le bonheur est là, même s'il a le confort.De plus, les hommes ont toujours eu des divergences ideologiques et raciales, militaires, politiques et genetiques. Les hommes contre les femmes, les bleus contre les verts, les vieux contre les jeunes. De tous temps. Mais
Barjavel
nous donne l'espoir qu'il y a quand même quelque chose de plus fort...Ce livre est l'histoire d'un amour, d'une souffrance. Une critique de notre société(ça été ecrit dans les années 60, avant mai 68) C'est tres beau sans tomber dans l'histoire à l'eau de rose.
C'est manichéen à souhait, mais tellement bien raconté. Le rythme est tres entrainant : Action, petite pause, action, petite pause...
Bref j'ai été enchanté, car je ne m'attendais pas du tout à ça. Je m'attendais à une histoire genre the Thing ou la fin du film X files.
L'idée de base est simple, la fin assez previsible, mais on se laisse faire sans protester.
Extraits :
"Que tes souvenirs etaient tirés du vide. Du néant. Que la lumière, l'espoir, la vie etaient ici dans notre présent, avec nous.
J'ai tranché derrière toi avec une hache.
Je t'ai fait mal.
Mais toi; la première, en prononçant son nom, tu m'avais broyé le coeur."
"Les files de policiers s'enfonçaient entre les arbres comme des serpents blancs et tiraient à vue. Ils cueillaient les étudiants en pleine course et les jetaient, disloqués, contre les troncs ou dans les feuillages. Les branches craquaient et tombaient, des engins éclataient en morceaux."