A Raymond Hermantier, en souvenir…
L'histoire
Nîmes. Les Arènes. Jules César. Tout est dit.
Le commissaire Mary reçoit une lettre anonyme avec ce message : Ce soir les conjurés tueront vraiment César.
Il entre alors dans le monde impitoyable du théâtre, impitoyable comme l’acteur Victor Faucon, qui joue le rôle titre. Et qui finira par mourir vraiment comme César. Mais qui l’a fait ? Brutus ? Antoine ? Marius ?
Commence alors une enquête délicate pour le commissaire, dans un univers où le masque est de rigueur pour cacher les souvenirs les moins glorieux…
L'analyse
La peau de Césarest le seul roman policier de
Barjavel
. Publié en février 1985, l’auteur se sert d’un ancien article écrit à l’époque pour la revue Carrefour. Il avait présenté, en tant que critique de théâtre, la pièce de théâtre Jules César, mise en scène par Raymond Hermantier. Remarque : à l’époque, la recette avait été volée.Barjavel
reprend cette anecdote à son compte, mais de manière plus tragique.Même si c’est la seul incursion de
Barjavel
dans le monde policier, il n’en reste pas moins un grand roman barjavélien. En effet, le personnage principal reste identique à ces prédécesseurs. La trame nous rappelle l’absurde de l’homme, où la loi du Talion reste la seule vraie règle de la nature humaine. Le meurtrier nous fait part de ses états d’âme, un peu comme Simon dans la Nuit des temps, alors que le reste de l’intrigue se passe autour du commissaire MaryBien sur,
Barjavel
ne peut éviter les lieux communs du roman policier : Julien Mary est distant de ce monde particulier. Le commissaire principal Gobelin, l’archétype du commissaire partant bientôt à la retraite, et dont la résolution n’apporte que le plaisir de clôturer une affaire.Un bon
Barjavel
, à lire pour le plaisir.Extrait
Je le tuerai ce soir.
Ou bien je serai découvert à l’instant même où je le frapperai, ou bien je resterai définitivement impuni. J’ai choisi mon arme, répété mon geste de façon à réduire au maximum le risque. Il n’en existe pas moins. J’accepte de le courir.
Je le tuerai ce soir.
Circonstances sublimes, environnement glorieux, mon acte sera parfait. Je me refuse à l’appeler crime. C’est la destruction nécessaire d’un monstre.
La peau de César, page 27