En 2014, d'aussi bons films qu'en 1974 !

Vu plusieurs choses dernièrement, dont je retiens :

- Godzilla, de Gareth Edwards : déçu par le manque d'humanité du propos, au contraire du précédent film du réal' qui faisait la part belle aux relations humaines, mais néanmoins emballé par le scénario d'ensemble qui redonne à Godzilla sa couronne de "Roi des Monstres" à travers un récit somme toute plutôt original dans son optique.

- After Earth, de M. Night Shyamalan : comme toujours avec ce réal', il faut attendre la fin du récit pour saisir où il voulait en venir mais le film n'en reste pas moins agréable en dépit d'une orientation action-aventure qui peut lasser parfois en raison de son manque de rythme et d'ambition. J'ai beaucoup apprécié la direction artistique d'ensemble qui revient au style des années 70 mais en le modernisant d'une heureuse façon : j'ai trouvé que ça cadrait bien avec le futur lointain de l'univers du film.

- Edge of Tomorrow, de Je-Sais-Plus-Qui : j'ai apprécié l'humour sous-jacent à l'ensemble du film dont la répétition systématique des scènes d'action, pour une fois, sert un but narratif – celui de distraire – et qui y réussit plutôt intelligemment. Et puis les mecha designs sont sympa ^^

(je vous préviens gentiment, si vous êtes croyant en une quelconque religion abrahamique passez votre chemin sinon vous risquez d'être choqués par mes propos)

Noé, de Darren Aronofsky.

Au début, ce n'était pas mal. On était plus dans le récit post-apo que biblique. L'humanité est divisée en deux branches, les gentils écolos (enfants de Seth) et les vilains industrieux (enfants de Caïn). Les seconds ont épuisé la Terre en la minant de partout et tué tous les écolos sauf une famille, Noé, sa femme, ses enfants. Leur "Créateur" (le mot "Dieu" n'est jamais prononcé dans ce film) en a un jour marre et envoie quelques visions à Noé pour le lui expliquer. Vous devinez la suite.

Jusque là, ça se laissait regarder, puis j'ai progressivement décroché. La construction de l'arche ne prend pas plus de cinq minutes et on passe tout de suite à ses passagers, c'est là que mon esprit cartésien a hurlé à l'absurdité. Pour supporter ce moment du film, il vous accepter que :

- Tous les animaux arrivent en même temps alors qu'ils viennent de régions diverses et normalement très éloignées.
- Un couple d'animaux suffit à repeupler la Terre.
- On peut endormir tous les animaux plusieurs jours avec la même quantité d'un produit miracle (dont la recette n'est jamais donnée).
- Les animaux survivent facilement en dormant sans manger, ni boire pendant plusieurs jours.

Au passage, je rigole toujours en pensant à Noé, féroce végétarien, qui foudroie ses enfants du regard quand ceux-ci parlent de manger une bête alors que beaucoup des animaux dans l'Arche se boufferont entre eux quand ils en sortiront. D'ailleurs j'aimerais bien voir le passage dans l'Ancien Testament où il est dit que manger de la chair est mal. Attention, hein, je ne suis pas du tout contre le végétarisme, j'envie sincèrement celles et ceux qui parviennent à se passer de viandes mais je trouve parfaitement stupide qu'on fasse maintenant croire que la Bible se soucie des animaux.

Mais jusque là c'était encore supportable. Puis sont arrivés les enfants de Caïn, les méchants qui commencent à comprendre la situation et veulent piquer l'Arche à Noé. C'est là que le film a commencé à m'énerver. Parce qu'au fond moi je suis plutôt avec les mauvais. Bon, d'accord, ce sont des gros dégueulasses qui pillent et violent à tout va mais concernant leur problème immédiat, le Déluge, je n'ai pas été insensible au discours de leur chef (dont j'ai oublié le nom). Dieu est un salopard. Quand vos enfants font des conneries, vous parlez avec eux, vous leur expliquez ce qui ne va pas, et vous répétez autant de fois qu'il le faut (à la limite vous leur flanquez une bonne paire de gifles, oui il paraît que c'est mal mais moi j'ai été éduqué à l'ancienne). Vous n'avez pas le droit de les tuer pour les remplacer par d'autres enfants. Mais Dieu, lui, il peut, et il ne s'en prive pas. L'humanité l'a déçu, il l'extermine et recommence tout à zéro avec Noé, ce petit lèche-cul qui ne remet jamais en cause ce qui n'est rien de moins qu'un monumental meurtre de masse.

Une fois l'arche sur les flots, Noé se lance dans l'histoire de l'univers, la genèse version Aronofsky. Ça m'a drôlement surpris car ça casse salement le rythme du film. Je ne peux pas vous en parler car après quelques minutes, je me suis endormi. L'inintérêt du film doublé de l'heure tardive ont eu raison de moi. Une heure plus tard, la nuque en douleur, j'ai tout éteint et me suis couché. Le lendemain, après réflexion, j'ai décidé de ne pas reprendre, d'autant que pour ne rien vous cacher, je me doute quand même fortement de la fin de l'histoire.

Édit : ah, j'oubliais, il y a aussi de gentils anges déchus et transformés en créatures de pierre pour avoir voulu accompagner et aider les hommes exilés de l'Eden. Il y a pas à dire, le "Créateur" est toujours très tolérant quand on ne fait pas ce qu'il dit.

Génération Proteus (Demon seed) de Donald Cammell,
d’après le roman de Dean R. Koontz.

Sujet casse-gueule de cette histoire d’une I.A. désireuse de féconder une humaine…
Pourtant, bien aidé par la belle prestation de Julie Christie, le réalisateur s’en sort bien, parvenant à trouver un certain équilibre entre ce qui est montré et ce qui est suggéré.
Quelques menues faiblesses (un affrontement très série Z avec l’assistant nerd, un passage vidéo psychédélique façon 2001 à mes yeux pas très heureux) ne sauraient saborder un ensemble solide, comme les effets spéciaux qui tombent toujours du bon côté du grotesque.

Une bonne surprise : Dredd, de Pete Travis, bien évidemment une adaptation de la BD britannique éponyme. Après la catastrophe du film de 95 avec Stallone, je ne voulais pas voir cette nouvelle mouture, même si je ne suis pas spécialement fan du comics de départ de sorte qu'un nouveau saccage ne m'aurait pas empêché de dormir, je voulais juste éviter de perdre mon temps. Mais un "conseil" de la part d'un confrère artiste sur DeviantART m'a amené à reconsidérer cet avis et comme je suis en mode rattrapage de blockbusters ces derniers jours...

Bref, j'ai vraiment accroché à cette interprétation qui ne fait jamais semblant et, surtout, qui n'oublie pas où elle plonge ses racines : c'est brut de décoffrage, violent, amoral, brutal, limite gore, et surtout ça ne se prend jamais au sérieux – comme le comics de départ, en gros... Si au début la direction artistique surprend un peu avec ses visuels résolument contemporains dans les décors et les véhicules, l'esprit de l'original reprend vite le dessus avec cette action aussi gratuite que sans limites et surtout pas celles du bon sens, l'introduction d'un second personnage central que j'apprécie beaucoup à titre personnel et, enfin, l'odyssée de notre duo dans un mégablock où a eu lieu un triple meurtre. Loin d'une quelconque morale ou même simple représentation de notre présent à travers je ne sais quelle métaphore, on revisite ici Die Hard à la sauce ultra-violence dans un futur proche où tout est foutu et où l'ordre, pour s'imposer, n'a pas d'autre choix que de dépasser toutes les bornes – du Judge Dredd, je vous dis !

Si vous avez un peu plus d'une heure et demie de votre temps à consacrer à un pur divertissement qui n'a absolument rien de familial mais au contraire utilise toutes les technologies modernes des blockbusters actuels pour rendre hommage à ces films d'action des années 80 dont il retient surtout l'adrénaline sous toutes ses formes, jetez-vous dessus sans hésiter une seule seconde.

		Barugal : […] Parce qu'au fond moi je suis plutôt avec les mauvais. Bon, d'accord, ce sont des gros dégueulasses qui pillent et violent à tout va mais concernant leur problème immédiat, le Déluge, je n'ai pas été insensible au discours de leur chef […] Noé, ce petit lèche-cul qui ne remet jamais en cause ce qui n'est rien de moins qu'un monumental meurtre de masse. […]

C’est quand le film en vient à ce renversement des valeurs (le « héros » est un salaud, le « méchant » veut sauver son peuple) que le film est le plus intéressant, je trouve.

Quelques scènes fortes suivent : au plus fort du Déluge, un plan évoquant le radeau de la Méduse ; les cris des sacrifiés ; la tension qui s’installe au sein de l’Arche…

Hormis cela, l’exposition post-apo et quelques seconds rôles (Ray Winstone et Jennifer Connelly, plus à leur avantage que dans leurs derniers rôles hollywoodiens), le reste du film tient bien trop du nanar de luxe…

		Barugal : […] l'histoire de l'univers, la genèse version Aronofsky. […]

J’ai peur qu’inspirés par The tree of life beaucoup de réalisateurs se mettent à tenter (et rater) l’expérience. Besson s’y est déjà essayé avec Lucy…

		Gui : Une bonne surprise : Dredd, de Pete Travis […] [...] j'ai vraiment accroché à cette interprétation qui ne fait jamais semblant et, surtout, qui n'oublie pas où elle plonge ses racines : c'est brut de décoffrage, violent, amoral, brutal, limite gore, et surtout ça ne se prend jamais au sérieux […]

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J’en aurais bien repris pour une demi-heure de plus…

Hier soir, j’ai voulu revoir, après une bonne vingtaine d’années, le Mad Max originel… et de me rendre compte qu’en fait je ne l’avais jamais vu, ce film !
(j’avais dû me l’imaginer à partir de sa suite et de quelques images emblématiques...)


En tout cas, c’était très chouette, et relativement différent de ce que je croyais me souvenir : moins « sec », plus riche, mélange (d)étonnant d’humour grotesque et de drame violent, avec des cascades percutantes, une mise en scène inventive et un univers d’anticipation qui, fait de bric et de broc, acquiert rapidement une belle consistance.

Je sais pas pourquoi dans les "post ap." ils les attifent toujours de la même manière.
Que ce soit Mad Max, Waterworld, le livre d'Eli, la route etc... ils ont toujours la même gueule les pauvres survivants méchants.

Jim : content que ça t'ait plu, et surtout que tu ais pu combler cette lacune – c'est tout de même un grand classique de la SF.

		Jim : C’est quand le film en vient à ce renversement des valeurs (le « héros » est un salaud, le « méchant » veut sauver son peuple) que le film est le plus intéressant, je trouve.

Mais il ne m'a pas semblé que ce renversement des valeurs soit une volonté manifeste du réalisateur mais plutôt notre interprétation personnelle à toi, à moi, et, j'espère, à d'autres spectateurs.

Vu dernièrement...

- The Amazing Spider-Man 2. Très déçu. Le premier m'avait agréablement surpris, j’espérais une suite à la hauteur, ce fut long et ennuyeux avec des gros méchants sans saveur et la scène la plus importante m'a laissé froid.

- Le Dernier Maître de l'Air. Malgré de gros a priori négatifs, j'ai voulu donner une chance à ce film parce que M. Night Shyamalan généralement j'aime bien ses films. J'ai eu tort, je l'admets. C'est le pire film de fantasy que j'ai vu depuis très longtemps. Tout simplement sans aucun intérêt.

Vu tout le bien que vous en dites, j'ai acheté Dredd, j'espère ne pas le regretter.

		Barugal : […] il ne m'a pas semblé que ce renversement des valeurs soit une volonté manifeste du réalisateur […]

J’ai le souvenir d’une interview d'Aronofsky (lue dans je ne sais plus quel magazine ciné) où il exprimait la volonté, sinon de renversement, du moins d’une forte ambigüité.

Après, que la mise en scène et la narration rend cela manifeste au spectateur…

PS : à quel moment t’es-tu arrêté de ton visionnage du film ?