En 2013, on veut des films vachement balèzes !

		LaurentD à propos de Gravity : une belle métaphore sur la dépression d'une mère en deuil et sa renaissance.

Je trouve ça un peu surinterprété. Pour moi, c'est bien les dêmélés de Sandra Bullock avec le mouvement, la vitesse, l'inertie et, bien sûr, la gravité (toujours là, même quand elle "flotte" en "apesanteur"), qui font la beauté du film, qui n'a pas besoin pour se soutenir de je ne sais quelle interprétation sentimentalisante.

		Jim : Pour ma part, j’ai beaucoup aimé cet Inside Llewyn Davis (et ne m’y suis donc pas ennuyé une seconde). L’absence d’intrigue ne m’a pas gêné car je n’en attendais pas. J’ai été charmé par cette superbe photo hivernale, ces beaux tours de chant (« Hang me… Oh, hang me… ») et ce personnage principal, fort attachant quand bien même ne serait-il pas totalement sympathique (par sa lâcheté, son manque de tact)…

Le premier tour de chant qui démarre le film est prenant, le passage qui commence et finit le film suggérait un petit quelque chose de Fantastique qu'on ne retrouvera jamais au milieu du film. Des scènes amusantes, je pense au trio dans le studio, les scènes avec le chat. Mais lorsqu'il s'embarque en voiture avec deux huluberlus vers San Francisco, je me suis ennuyé même ptêt avant...

		Citation : Je trouve ça un peu surinterprété. Pour moi, c'est bien les dêmélés de Sandra Bullock avec le mouvement, la vitesse, l'inertie et, bien sûr, la gravité (toujours là, même quand elle "flotte" en "apesanteur"), qui font la beauté du film, qui n'a pas besoin pour se soutenir de je ne sais quelle interprétation sentimentalisante.

"L’espace qu’on voit dans le film est aussi le miroir d’un espace intérieur. Le personnage dérive dans le vide intersidéral, victime de sa propre inertie. Il est dans sa bulle, fermé à toute communication. C’est la situation d’une personne isolée, qui pourrait être seule, quelque part dans une ville, et qui affronte l’adversité. C’est une histoire de renaissance." Alfonso Cuarón

Le réalisateur a peut-être eu besoin de cette idée pour construire son film. A mes yeux, je le répète, il n'a pas besoin de cette métaphore un peu lourde pour se soutenir...

Vu La stratégie Ender de Gavin Hood.

		tj : Et bien je fus fort surpris : moi qui m'attendait à un massacre, c'est relativement fidèle et pas si boum boum que la bande annonce le laissait présager.

Agréablement surpris également.
À défaut d’un chef-d’œuvre, j’y ai trouvé un bon petit film SF, sans qualités exceptionnelles mais bien tenu, sans chute de rythme.
C’est peut-être se contenter de (trop) peu mais ici j’aime à voir le verre à moitié plein.

		Hoel : des pans entiers du bouquin sont shuntés, en particulier les rôles de Valentine et Peter à travers les réseaux sociaux […], la problématique du 3ème enfant […]

Je dois dire que j’ai lu ce roman parfois en diagonale ; alors une bonne part de la profondeur de ces questions m’a échappée, mais du coup, j’ai ressenti moins fortement ce manque dans le film.

		Hoel : Les personnages secondaires sont à peine esquissés […]

C’est bien le principal reproche que je ferais au scénario.

		Olivier : L'invasion des profanateurs de Philip Kaufman, qui reste pour moi la meilleure adaptation du roman. Elle garde l'ambiance angoissante du roman mais en évite la fin ridicule au profit d'une autre, beaucoup plus sombre.

Ça fait un moment que j’ai envie de le revoir, celui-là (à quand une réédition ?)

J’ai revu cette année le premier film et je l’apprécie toujours beaucoup, malgré ses faiblesses (cosses en carton-pâte, logique incertaine, cette fin…)
J’aime particulièrement la réalisation de Don Siegel : je trouve qu’il atteint un bel équilibre entre mise en scène fonctionnelle, carrée (voire claustrophique, à juste titre) et perspective esthétique, plans joliment composés.

		BdN, au sujet d’Inside Llewyn Davis : Mais lorsqu'il s'embarque en voiture avec deux hurluberlus vers San Francisco, je me suis ennuyé […]

À mes yeux, la partie la plus faible du film ; mais la photo reste superbe.

(Je suis un peu déçu du personnage dévolu à John Goodman : je trouve ses rôles dans Barton Fink et The big Lebowski autrement consistants.)

		BC, au sujet de Gravity : Le réalisateur a peut-être eu besoin de cette idée pour construire son film. A mes yeux, je le répète, il n'a pas besoin de cette métaphore un peu lourde pour se soutenir...

+1

J'ai ressenti ça dans le film bien avant de lire l'interview de Alfonso Cuarón, c'est donc que son message est explicite. Étant d'un naturel plutôt dépressif, cet aspect là m'a sauté aux yeux, car il reflète bien de façon expressionniste l'état d'esprit d'un dépressif isolé dans son silence, errant sans but dans le vide, attendant la mort. Pour moi, c'est pas du tout du sentimentalisme, c'est de la psychologie. Après, libre à chacun d'y trouver ce qu'il souhaite. Beaucoup ne voient que le côté "parc d'attraction" du film sans chercher d'autres interprétations autre que l'histoire au premier degré, et la performance technique qui m'a beaucoup impressionné aussi. Ce qui vont bien dans leur tête ne peuvent pas comprendrent l'aspect métaphorique du film, et tant mieux pour eux, je préférerai ne pas le comprendre aussi. "Et quant à celui qui scrute le fond de l'abysse, l'abysse le scrute à son tour." comme disait Nietzsche.

		Citation : L'invasion des profanateurs de Philip Kaufman, qui reste pour moi la meilleure adaptation du roman. Elle garde l'ambiance angoissante du roman mais en évite la fin ridicule au profit d'une autre, beaucoup plus sombre. Et avec un beau casting : Donald Sutherland, Brooke Adams, le jeune Jeff Goldblum et surtout Leonard Nimoy aka Mr Spoke.

Je préfére la version de Don Siegel, mais celui-ci est aussi très bon. Le casting est en effet excellent, Leonard Nimoy prouve qu'il est un bon acteur.

LaurentD,
C’est l’élément "mère en deuil" de la caractérisation du personnage qui m’a paru très lourdement amené : l’héroïne vient à en parler lors d’une discussion sur ce quelqu’un
« qui nous attend en bas », «qui nous rattache à la Terre », et cela s’accompagne d’un effet musical grossier...
De la métaphore amorcée à coup de marteau, en quelque sorte.
L’aspect de sortie de dépression que tu évoques (et qui, maintenant que je repense au film, me parait abordé avec plus de pertinence et de subtilité) s’en trouve desservi.

		LaurentD à propos de Gravity : Étant d'un naturel plutôt dépressif, cet aspect là m'a sauté aux yeux, car il reflète bien de façon expressionniste l'état d'esprit d'un dépressif isolé dans son silence, errant sans but dans le vide, attendant la mort. Pour moi, c'est pas du tout du sentimentalisme, c'est de la psychologie.

OK. Respect. Après tout un grand film peut trouver des échos différents chez les uns et les autres. Moi je suis pas du tout sensible à cet aspect. J'ai trouvé sublime le moment des retrouvailles avec la Terre et le poids. et bien sûr la sensation de l'atroce hostilité de l'espace.

ouaip , c'est un peu lourdingue .
De très belles images , certes , mais sinon c'est un peu Allo 13 en remake non ?