« Muller vivait depuis neuf ans dans le labyrinthe. Maintenant, il le connaissait bien. Il savait ses pièges, ses méandres, ses embranchements trompeurs, ses trappes mortelles. Depuis le temps, il avait fini par se familiariser avec cet édifice de la dimension d’une ville, sinon avec la situation qui l’avait conduit à y chercher refuge… »
L’histoire :
Le labyrinthe de Memnos est une ville abandonnée d’une très ancienne civilisation galactique, dont les rouages, les pièges disséminés partout en son sein, en font un des plus grand mystères humains de la galaxie, car jamais personne n’a réussi à y déjouer tous les pièges mortels pour en atteindre le centre, sauf Muller, dont l’intention est de tourner le dos à l’humanité. Jusqu’à ce que l’on vienne de la Terre pour essayer de persuader Muller de revenir…
Tolérance.
Silverberg
a confiance en l'homme. Il nous raconte que malgré toute la crasse, tout le mal qu'il fait, il y a de l'espoir : autant la majorité d'entre nous est veinale, incapable de tolérance vis à vis de quelque chose de différent, le résultat de la peur de l'inconnu nous fait faire des choses horribles, mesquines, humiliantes, il reste tout de même des gens qui outrepassent cette peur, cette différence pour aller vers essayer de comprendre et accepter l'Autre. En cela,Silverberg
nous envoie un message d'espoir.De plus, il nous montre que l'homme, malgré toutes ses différences, dans toute sa diversité, est capable de se réunir et faire table rase des divergences, pour se rassembler contre une menace d'un niveau bien plus important. En cela
Silverberg
est optimiste. Cependant, le pessimisme est plus fort…Dénouement.
Magré tout cela, rien n'est gagné. La menace contre le hommes n'est pas dissolue.
Silverberg
nous laisse dans le flou. C'est une fin bien ouverte pour que l'on se sente en sécurité et dire :"tout est bien qui finit bien". Non, car tout ne finit pas.Un autre aspect qui me laisse un goût amer est que finalement "la fin justifie les moyens", si l'on sait jouer sur la bonne corde des hommes, on sait obtenir bien des choses.
Une trame tres intéressante.
En premier était le labyrinthe. Cette partie est, je trouve, succulente, les pièges fatals m'ont un peu fait penser à un jeu de Donjons et Dragons où il fallait éviter de tomber dans les trappes et autres.
Ensuite le contact. La confrontation entre le jeune naïf mais à la noblesse d'âme et Muller est moins niaise qu'elle n'y parait : le simple fait qu'il nous livre ses états d'âme au compte-goutte. Car il s'agit d'un homme brisé, usé par l'humainté, qui autrefois l'adulait, et qui du fait de sa différence, va du jour au lendemain va le rejeter. Va-t-il sortir ou non ?
Tout cela dans une histoire, pas spécialement linéaire, donne un intérêt certain à la lecture.
Bref un roman de tres bonne facture, sûrement un des meilleurs que j'ai lu de
Silverberg
.Extraits :
« Un monde reposant où n’existaient aucune violences ni dangers. Les poissons géants dans les mers étaient peu vivaces et se laissaient prendre sans difficultés. Les montagnes aux sommets enneigés semblaient traîtresses et dangereuses, même si on portait des bottes à gravitation, mais personne ne s’y était encore perdu. »
« Hosteen poussa une manette et les robots se mirent en marche. Par les yeux électroniques de la machine, Rawlins eut sa première vision de la zone H du labyrinthe. »