« Bientôt, sûrement – d’ici à l’année 1980, peut-être -, on aura fini d’inventer les machines volantes et il faudra seulement deux jours pour traverser l’océan, à la façon des oiseaux. Mais en cet an de grâce 1963 dont je voudrais parler, un tel exploit était encore chimérique. Et c’est tout simplement en bateau que je me suis rendu au Nouveau Monde… »
L’histoire :
1963. Dan Beauchamp est anglais. Et l’Angleterre se remet de sa libération du joug des turcs qui ont envahi toute l’Europe occidentale il y a plusieurs siècles. Il aime sa patrie qui ne fait pas partie des nations dominantes du monde. Il décide de partir pour le Nouveau Monde, cette partie du monde prospère que les Aztèques au nord et les Incas au sud ont en main depuis quelques siècles…
Silverberg
nous décrit là une intéressante uchronie où le monde occidentale européen n’a pas réussi à coloniser les Amériques. La Turquie a annexé une grande partie de l’Europe, le Russie a conquis une grande moitié de l’Asie et le Nouveau Monde se retrouve aux mains des Incas et des Aztèques qui ont su développer leurs civilisations et résister à l’envahisseur.La particularité de ce roman est que
Silverberg
s’est vraiment documenté sur ces civilisations défuntes de telle façon que la vie dans ce monde est particulièrement réussie. Que ce soit au niveau architectural qu’au niveau social, ce monde semble exister dans nos esprit tant le réalisme est saisissant.On peut peut-être reprocher à l’auteur d’avoir écrit ce roman pour de jeunes lecteurs, de par le style assez épuré, la simplicité de l’intrigue mais le voyage est très dépaysant et j’irais presque jusqu’à voir ce voyage initiatique dans la lignée des plus grandes réussites de
Silverberg
que sont, dans ce genre, les ailes de la nuit et le temps des changements. Les descriptions font rêver, comme souvent avecSilverberg
.En résumé, même si ce roman est plaisant à lire, il est tout de même réservé aux lecteurs débutants.
Extraits :
« J’étais à Tenochtitlan, la ville la plus grande du monde.
Comment puis-je la décrire ? Quels mots vais-je trouver pour vous parler d’une ville de neuf millions d’habitants ? Il n’y a pas neuf millions d’habitants dans toute la Grande-Bretagne.
[…]
Une partie de la ville est médiévale. On a préservé le cœur de l’ancienne capitale aztèque, temples, pyramides et palais. Tout autour se sont élevés les gigantesques constructions d’une ville moderne.
[…]
C’est la cité d’un dieu vivant, Moctezuma XII, la Ville des Villes. Voici le palais de Moctezuma, une merveille impossible à décrire, parmi les palais, un peu moins somptueux de ses ancêtres royaux. A côté, le teocalli – le temple -, une double pyramide de trente mètres de haut, dédiée aux dieux Huitzilopochtli et Tlaloc. »