"La cité de Roum est édifiée sur sept collines. On dit qu'elle fut une capitale de l'homme dans un cycle antérieur. Cela, je l'ignorais car c'était à la confrérie des Guetteurs, pas à celle des Souvenants, que j'appartenais; mais en arrivant, au crépuscule, venant du sud, quand la ville m'était apparue pour la première fois, j'avais immédiatement vu que son importance avait dû être grande. C'était encore une puissante cité peuplée de milliers d'âmes..."
L'histoire :
Troisième cycle des hommes. Roum, Perris, Jorslem sont les dernières grandes cités de la terre, jadis florissante, mais désormais sur son déclin. Les technologies de l'ancien cycle ont vu l'avenement des Volants, des Elfons et le contact avec d'autres civilisations de la galaxie. Mais les temps ont bien changé et la splendeur de la terre est loin, les technologies oubliées et la société a vu naître les confréries telles que les Souvenants, les Dominateurs, les Pélerins ou les Guetteurs.
C'est dans ce monde que le vieux Guetteur, accompagné de la jeune Volante Avluela et l'Elfon Gormon arrivent à la cité Roum, régie par le Prince de Roum. Roum, où le vieux guetteur, dont le rôle est de guetter et détecter la moindre incursion extra-terrestre, voit sa petite protégée Avluela abusée par le Prince de Roum. Roum, où le vieux guetteur découvre que l'Elfon n'est pas ce qu'il laissait paraître...
Rédemption.
Tel est le maître mot de ce roman où l'humanité n'est que grandeur et décadence. Les hommes, tels des chiens fous au centre de la galaxie, sont capables du meilleur... comme du pire.
Silverberg
nous raconte la belle histoire de ce vieux guetteur qui va faire son chemin initiatique, malgré son grand âge, balloté par les événements, mais toujours en chemin vers la vérité et l'amour, en fin de compte.Silverberg
nous décrit, en tres peu de pages finalement, un univers assez riche en personnages, en lieux au long des pérégrinations de ce guetteur.Pélérinage.
C'est la Foi de ce personnage en la Volonté, une sorte de religion, qui lui donnera la force de continuer, de franchir les étapes, se purger de ses péchés et d'ouvrir une perpective optimiste à l'humanité.
Bien loin des romans, plus noirs, plus pessimistes que j'ai lus (Le livre des crânes, les profondeurs de la terre, la tour de verre),
Silverberg
a enfin foi en l'Homme.Bref, un beau roman, tres rafraichissant, à lire pour vous redonner du baume au coeur.
Extraits :
"- Qu'y a-t-il ? s'enquit le Prince. Qu'as tu vu ?
- Rien.
-Dis moi ce que tu as vu !
Je ne pouvais lui mentir.
- C'est une Volante, Votre Majesté. très haut dans les airs.
- C'est donc que la nuit est tombée.
- Non. Le soleil est encore au-dessus de l'horizon.
- Comment est-ce possible? Elle n'a que des ailes de nuit. Le soleil la ferait s'écraser au sol."
"Le temps était clément. C'était l'époque de l'année où la chaleur gagnait Eyrop. Au bord des routes, les saules et les peupliers aux troncs élancés se couvraient de verdure encore que l'on voyait beaucoup d'étoiliers luxuriants importés d'outre-espace aux temps fastueux du second cycle et dont les feuilles bleues, en fer de lance, résistaient à nos bénins hivers eyropéens. Les oiseaux migrateurs, eux aussi, remontaient de Frique. Chatoyants, ils voletaient au-dessus de nous, chantant et discutant entre eux des nouveaux maîtres du monde."