Bon, quiétude, c'est exagéré. Les malades mentaux ont construit une société de castes, et, avouons le, ils ont plutôt tendance à se tirer dans les pattes. Quant à Rittersdorf, elle semble, par certains côtés, pas très équilibrée...
Mais attention, ça se complique... Car le Dr Rittersdorf, psychologue, conseillère conjugale de son état, est en instance de divorce. Et Chuck, son époux, a la joie de travailler pour la CIA - un boulot minable (programmer les androïdes de propagandes). Tout ce petit monde (les cinglés, le couple Rittersdorf, la CIA, Bunny Hentman - un comique TV charismatique, et autres Terriens et non-T) vont se retrouver enserrés dans un réseau d'intrigues qui les lie tous.
Un très bon
Dick
, auquel il manque peut-être ce petit plus qui en fait un grand must. Mais ne boudons pas : le descriptif des castes des malades mentaux est fort goutu, et, somme toute, assez drôle. Entre les Manses (maniaques, barbares, cyniques et agressifs), les Pares (paranoïaques, qui se défendent contre tout et rien), les Heebs (Hébéphrènes, qui passent leur temps à trainer, en vivant dans la crasse), les Deps, les Ob-coms, les Skitz et j'en passe, on visite une galerie de portraits de malades mentaux sublimes avec leurs tics, leurs stratégies, leurs limitations...Dick
s'en donne à coeur joie, surtout avec les Pares, représentés par Gabriel Baines, qui est en quelque sorte le héros number 2 de l'histoire, après Chuck, le mari du Dr Rittersdorf.Avec celle-ci,
Dick
nous livre (apparemment dans l'optique de lâcher ce qu'il retient sur sa future ex-femme du moment) un très beau portrait d'hystérique psycho-rigide (on dirait mon ex, enfin, celle d'avant celle d'avant... Ah, je devrais écrire un bouquin ;)On retiendra sans doute aussi les étranges relations entre Chuck et lord Running Clam, le Ganymèdien télépathe.
Bref, plein de bonnes choses.
Note : Il ne s'agit pas d'un répertoire de tableaux cliniques, et les symptomatologies décrites, sans doute influencées par une clinique américaine (1964) à laquelle Freud n'a pas réussi à donner la peste, hélas, feront que je déconseille la chose à -par exemple - un lacanien fanatique (Pléonasme ?) qui n'aurait pas le sens de l'humour...